Julian Assange: «Nous avons été un déclencheur» – Libération

Avant d’être l’homme de WikiLeaks, Julian Assange est un hacker, un génie de la bidouille informatique animé d’une haine féroce pour les citadelles et l’information verrouillée. Il a raconté son passé dans Underground, son tout premier livre paru en 1997 et qui est sorti cette année en France. Rencontre à Beecles, paisible village du Norfolk, en Angleterre. Entre canards sauvages et Bed and breakfast, «l’homme le plus dangereux du monde» est en résidence surveillée jusqu’à sa prochaine audition, fin juillet.

Vous avez consacré trois années de votre vie à l’écriture d’Underground, qui raconte l’épopée des premiers pirates de l’informatique. Pourquoi ?

Je voulais montrer au monde entier cet univers unique dans lequel j’avais été impliqué. J’étais fier de cet environnement, fier de ce que nous avions accompli en tant que communauté de jeunes partout dans le monde. Nous étions en avance sur quelque chose de crucial, avant qu’Internet ne soit accessible à qui que ce soit à part l’armée. J’ai donc voulu raconter la façon dont le réseau international des hackers opérait, ainsi que les ressorts psychologiques et les effets sur les personnes impliquées, en Australie mais aussi aux Etats-Unis.

En 1994, les hackers se vivaient comme des explorateurs. Aujourd’hui, ils se voient comme des révolutionnaires. Que s’est-il passé ?

Internet est entré dans nos vies, s’est immiscé dans tous les aspects de la société et lui a apporté ses valeurs. Je me souviens bien de ce moment, autour de 1996, quand les premiers sites grand public sont apparus : Internet n’avait qu’une envie, pénétrer la société. Nous avions nos propres valeurs, mix de celle des «internautes» de l’époque : des scientifiques, des étudiants et des hackers. On se demandait comment notre culture allait évoluer en pénétrant la société. En fait, culture de société et culture d’Internet ont vraiment fusionné. La culture du hacking devient mainstream, dominante. Les jeunes découvrent le fonctionnement du monde grâce à leurs échanges sur Internet. Ils grandissent, s’éduquent d’une manière différente, ce phénomène atteint une taille critique. A travers nos publications et notre propre exemple, WikiLeaks, nous avons montré une nouvelle façon de faire. Avec toutes les batailles autour de nous, les jeunes se rendent compte qu’il y a quelque chose à chérir, la liberté de l’information et de la parole sur Internet. La défense de ces valeurs est devenue courante pour ces générations, cela nous rend très optimistes. D’après des activistes que j’admire comme Daniel Ellsberg, rien de tel ne s’est passé depuis 68. Nous vivons une nouvelle version de 68. Cela vient du peuple !

 

Que pensez-vous du rôle d’Anonymous, ces activistes anonymes qui se regroupent spontanément sur Internet, entre autres pour soutenir les peuples tunisien, égyptien, libyen, ou algérien ?

 

Anonymous est intéressant précisément

via www.liberation.fr

 

Manning-logo-250

 

http://www.bradleymanning.org/

http://www.couragetoresist.org/bradley-manning.html?start=16

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