Jérémie Assous, lecteur de Babeuf, Blanqui… – Libération

Sa carrière a démarré avec les commissions d’office, payées une misère pour défendre des trajectoires de dèche et de petits délits. Aujourd’hui, il gagne «très bien» sa vie, mais continue de bosser comme un fou, 9 heures-23 heures tous les jours à son cabinet. Il habite, avec sa femme, architecte, et leur fils de six mois, sur le même palier.

Qu’est-ce qui fait sortir une tête du rang ? Assous semble se moquer des distinctions sociales, il aime «gagner de l’argent mais pas en avoir», flambe en organisant des fiestas avec ses amis. Il passe le reste de son court temps libre à lire, «des classiques et de la poésie», n’a pas la télé, ne vote pas – «je ne me reconnais pas dans ce système». Comme «modèles politiques», il cite Babeuf, Bakounine, Blanqui. «Son moteur, dit l’écrivain Jean-Claude Pirotte, autre protecteur et ami, c’est peut-être cette insatiable envie de comprendre toujours qui il a en face de lui. Ça lui permet de viser juste et précis.»

On observe, lors d’un rare moment de pause, ce visage de poupée, longs cils recourbés, yeux bleus translucides, peau diaphane. Assous dit qu’il a voulu être avocat parce que c’est un métier où «même si l’on a en face les plus doués, les plus puissants, on peut quand même gagner par son travail». Pas d’esprit de revanche ni d’ambition mondaine, non, c’est autre chose. La passion du challenge plutôt que du trophée. L’amour du jeu et du défi. Une jolie rage.

via www.liberation.fr

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