«Il n’est pas en soi populiste de juger que les élites se trompent» « la susceptibilité des élites et leurs réticences à accepter des débats critiques » !

Jean-Luc Mélenchon préconise aussi l’appel aux référendums. N’est-ce pas aussi démagogique ou populiste ?

Pas forcément. La démocratie a besoin d’être ressourcée par d’autres voix, et le référendum en est une. En revanche, il y a l’éternel danger de biaiser la question. C’est la critique faite pendant la campagne sur le traité constitutionnel européen en 2005, notamment à l’égard de Jean-Luc Mélenchon et du camp du non. Mais ce procédé populiste a été utilisé de part et d’autre. Du côté du non, Jean-Luc Mélenchon déviait sur les services publics, la laïcité ou le droit à l’avortement. Mais, de l’autre côté, il y avait également cette technique de brouillage qui détourne l’attention du sujet : le non allait torpiller l’Europe ou la paralyser, ce qui n’a pas été le cas. Les opposants au traité mais aussi ses partisans ont utilisé ces ressorts populistes. Aujourd’hui, le bilan de la crise économique conduit à se demander s’il ne faudrait pas accuser – entre autres facteurs – la susceptibilité des élites et leurs réticences à accepter des débats critiques. Martin Wolf, un journaliste influent dans le monde anglophone, réclame par exemple un «populisme précautionneux».

via www.liberation.fr