La famille Quandt, richissime propriétaire de BMW, et la griffe de prêt à porter Hugo Boss, deux grands noms de l'économie allemande, tentent de solder les comptes de leur passé nazi, 70 ans après.
Loin d'être une «victime des nazis», comme il a voulu le faire croire à la sortie de la guerre, Günther Quandt, patriarche d'une des familles les plus riches d'Allemagne, «faisait partie du régime», assène le rapport commandé à un historien indépendant.
Exercice d'ouverture
Publié fin septembre, l'enquête de Joachim Scholtyseck est un exercice «d'ouverture et de transparence» selon ses petits enfants, qui écorne sérieusement l'image du fondateur de leur empire industriel et de ses fils Herbert et Harald.
Dans ses usines, Günther Quandt a exploité parfois jusqu'à la mort plus de 50.000 travailleurs forcés, prisonniers de guerre et de camps de concentration, pour fabriquer armes et batteries indispensables à Hitler.
Entrepreneur «sans scrupules»
Entrepreneur «sans scrupules», il a prospéré pendant le nazisme, en profitant pour spolier des entrepreneurs juifs et transformer son affaire en empire industriel.
Il était certes en froid avec Joseph Goebbels, mais pour des motifs personnels — après leur divorce, sa femme Magda avait épousé le chef de la propagande d'Hitler et élevait leurs enfants auprès de lui.
Son fils Herbert, l'une des figures du patronat allemand lors du «miracle économique» de l'après guerre, révéré pour avoir sauvé BMW de la banqueroute en le rachetant en 1959, en prend aussi pour son grade.
Travailleurs forcés
via www.20minutes.fr