György Konrád : «En Hongrie, la censure peut même se lire sur les visages» – Page 1 | Mediapart

De quoi se pare aujourd’hui le régime mafieux hongrois ? Comment se présente-t-il d’un point de vue idéologique ?

György Konrád. Il n’a pas besoin d’un maquillage idéologique. Les idées n’ont guère d’importance pour ces gens qui nous dirigent. Ils ne lisent pas. Ils désirent garder le pouvoir et avoir accès aux distractions qui comptent pour eux, comme un bon match de football.

D’où l’importance, en tant que symptôme, de ce stade qu’a fait construire Orbán au bout du jardin de la maison dans laquelle il a grandi, à Felcsút, à une quarantaine de kilomètres de Budapest. C’est un stade de 3 500 places pour un village de 1 750 habitants !

Miklós Konrád. Tout est révélateur, dans ce projet. La disproportion extraordinaire entre le stade colossal et le village modeste aide à comprendre ce qui se passe dans le cerveau d’un Orbán passionné de football, et rêvant d’une renaissance de la grande équipe hongroise de Puskás des années 1950. Qui d’autre voudrait avoir, dans son hameau, un énorme stade écrasant de sa masse la maison qu’il flanque littéralement ? Nous touchons là à quelque chose d’ubuesque.

György Konrád. C’est effectivement impressionnant et je trouve des analogies entre Viktor le Hongrois et Nikola le Macédonien. Orbán est un footballeur manqué. Et Nikola Gruevski, au pouvoir à Skopje, dans la République de Macédoine, est un boxeur raté. Ces deux hommes politiques aux tendances dictatoriales cultivent une grand amitié et se serrent les coudes, comme il se doit entre sportifs…

via www.mediapart.fr

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