L’histoire de Guy Môquet fait partie de l’Histoire de France, moderne et contemporaine, de cette Histoire tragique. La vie, courte mais fière, digne, fraternelle, de Guy Môquet fait aussi partie de cette Histoire de France, et il est préférable que les jeunes connaissent sa vie et ressentent de l’affection pour lui que pour le ministre, Pucheu, qui l’a choisi et désigné à la troupe nazie. Un homme politique élu à la fonction de la Présidence de la République peut choisir de faire commémorer la mort de ce jeune homme, comme nous sommes conviés en tant que citoyens français pour l’armistice de 1918, la victoire de 1945. Par contre, si l’idéologie sacrificielle fait partie de cette Histoire, parce qu’elle définit la pensée folle et, par essence, criminelle, du nazisme, celle-ci a été rejetée par la Résistance et par la victoire des alliés. La demande de l’exécutif est l’occasion de faire connaître l’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, du nazisme et de la Résistance. Car les évènements désormais éternels qui les caractérisent ne sont pas tombés du ciel, ni ne se sont produits "par hasard". Le NSDAP a été porté au pouvoir en Allemagne par un rassemblement de citoyens, miliciens, anciens soldats, paysans et intellectuels, le soutien décisif des Junkers, de la noblesse militarisée, et de la majorité des "grandes familles" de l’industrie pour qui les futures commandes du Reich nazifié étaient prometteuses. En France, et dès les années 20, un Comité pour l’Amitié Franco-Allemande a engagé des moyens financiers et humains considérables pour passer des contrats commerciaux, malgré le non-respect des clauses du Traité de Versailles par les Allemands. A partir de janvier 1933, cette pré-collaboration s’est intensifiée, pour préparer la trahison de 1940, le pillage économique de la France. A partir de la déclaration de guerre, beaucoup de communistes et de non-communistes n’ont pas attendu que les Nazis envahissent l’URSS pour engager des actions de résistance. Et, parmi ces résistants de la première heure, les communistes qui n’ont pas ainsi attendu "l’ordre de Staline" l’ont fait parce que le régime de Pétain et les nazis en France les pourchassaient, et faisaient du communisme l’ennemi absolu. Guy Môquet, modeste jeune résistant, fait partie de ceux-ci. Sa prudence n’est pas assez suffisante, il ne se rend sans doute pas compte, si jeune, qu’il est confronté, avec ses amis, à des assassins professionnels, et notamment parmi ceux-ci, à l’engeance de criminels de droit commun recrutés par les Nazis et par la "police française" ! L’un d’eux, Jean Filliol, participe même au choix d’Oradour sur Glane, qu’il désigne à la volonté criminelle de la Division Das Reich…
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