Sylvie Bommel, rédactrice en chef déléguée de Geo Histoire, a une belle expression dans son éditorial du numéro consacré à «La France sous l'Occupation»: «On oppose parfois la petite histoire, celle centrée sur les anecdotes de la vie quotidienne, à la grande avec un H majuscule. L'Occupation a ceci de fascinant que c'est la petite qui dit la grande.»
On peut décliner l'idée. Mardi 13 septembre, les rubriques médias s'enthousiasment pour une heureuse nouvelle: dans un secteur déprimé – ventes en berne et piètres contrats publicitaires –, le premier éditeur de magazines français, Prisma Presse, a vu son chiffre d'affaires augmenter de 2% au premier semestre 2011. Une croissance que le président de Prisma, Rolf Heinz, explique, entre autres choses, par le succès des déclinaisons de titre, comme le mensuel Geo qui a essaimé en trois versions thématiques: Geo Histoire, Geo Voyage et Geo Savoir. «Geo vend chaque mois plus de 400 000 exemplaires sous sa marque», se réjouit le groupe. Grande histoire.
Mercredi 7 septembre est sorti en kiosque le dernier numéro de Geo Histoire amputé de cinq pages qui abordaient la question de la collaboration économique. Petite histoire. Qui ne passe pas plus que la grande. Notamment auprès des rédactions de Geo qui, dans une lettre à la rédaction en chef, «s'alarment de (cet) acte de censure».
via www.mediapart.fr