Europe: les hommes de Goldman Sachs | Mediapart

Les hommes qui ont participé à un ancien monde, peuvent-ils être ceux qui en imaginent un nouveau ? Sous l'impulsion d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, l'Europe a décidé d'éluder la question. Prétextant l'urgence de la crise, le couple franco-allemand a mis entre parenthèses la démocratie (notre article ici) pour provoquer la constitution de gouvernements d'experts, dispensés de recourir aux urnes.

Lucas Papademos en Grèce, Mario Monti en Italie…. Cela a, aux yeux de Berlin et de Paris, un peu plus de crédibilité que les gouvernements usés et conspués de Georges Papandréou et Silvio Berlusconi. Place donc aux eurocrates. Ils ont le mérite, insiste-t-on, de comprendre à la fois les marchés et les rouages de l'Europe. 

Mario Monti, en Italie, a ainsi décidé de cumuler les fonctions de président du conseil et de ministre de l'économie. Exit les politiques: l'ancien commissaire européen a présenté ce mercredi un gouvernement resserré comptant dix-sept ministres. Ils sont tous technocrates, sauf un qui est banquier! Il s'agit de Corrado Passera, directeur général d'Intesa San Paolo, première banque italienne de détail, qui prend la tête d'un énorme ministère regroupant développement, grandes infrastructures et transports.

Et Mario Monti a eu cette magnifique explication pour expliquer la disparition des politiques: «Je suis parvenu à la conclusion que l'absence de
responsables politiques dans le gouvernement faciliterait la vie à
l'exécutif, enlevant des motifs d'embarras».

Sont-ils vraiment les hommes de la situation ? Car à y regarder de plus près, ces hommes ont été de toutes les expériences passées de l'Europe. Ils ont eu non seulement un rôle actif dans son évolution mais ont aussi, si ce n'est initié, au moins couvert les trucages, les manipulations, les errements qui se trouvent aujourd'hui au cœur de la crise de l'Europe et de l'euro.  Avec Mario Draghi, le nouveau président de la Banque centrale européenne, ils ont formé un trio qui a été au cœur des problèmes des dettes souveraines, entretenant une proximité plus qu'étroite avec Goldman Sachs et les banques américaines sur le sujet. Les mêmes banques qui aujourd'hui spéculent contre les Etats européens et l'euro. 

via www.mediapart.fr

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