Le Colorado, premier Etat américain à prohiber le cannabis en 1937, vient d’en légaliser la vente à des fins récréatives ; l’Etat de Washington doit suivre.
En France, dans la classe politique, le débat sur la légalisation ou même sur la dépénalisation n’est pas mûr. François Hollande est opposé à une telle réforme. Seul Europe Ecologie – Les Verts est favorable à un changement de cap. L’ancien ministre de l’Intérieur socialiste Daniel Vaillant et le maire de Sevran Stéphane Gatignon (EELV) se sont distingués par leurs positions pro-légalisation.
1Pour
- Efficacité
Malgré son coût élevé (plus de 12% de l’activité policière et des douanes sont consacrés à l’usage des drogues), la politique de répression est un échec.
Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), on estime à 4 millions le nombre d’usagers, dont 1,2 million d’usagers sur une base mensuelle et 550 000 sur une base quotidienne.
- Santé
Les partisans de la légalisation estiment que le cannabis n’est pas plus nocif que le tabac ou l’alcool et doit être encadré de la même manière. Il pose un problème d’addiction qu’on peut contrer plus aisément en encadrant sa consommation.
- Economie souterraine
La politique répressive a échoué. Légaliser le cannabis mettrait fin à la violence engendrée par son trafic et assécherait les économies souterraines. Cela permettrait de sortir de nombreux adolescents des réseaux criminels.
Sur Europe 1, Pierre Kopp, professeur d’économie à l’université Panthéon-Sorbonne, a résumé ainsi l’équation :
« Taper les trafiquants au portefeuille pour qu’ils n’aient plus de revenus. Pas de marché noir, pas de trafic. »
Economies budgétaires
Selon Pierre Kopp, la légalisation ramènerait « probablement entre 1 et 2 milliards d’euros par an à l’Etat », sous forme de taxes. Cet argent pourrait servir à financer des programmes de prévention et de lutte contre les drogues de toute nature. Le club Terra Nova avait de son côté estimé à 3 milliards d’euros le coût de la répression du cannabis pour la collectivité.
- Emploi
La légalisation créerait entre 20 000 et 40 000 emplois, selon les estimations évoquées par Pierre Kopp.
via www.rue89.com