Emeutes de Londres: les soubresauts d’une vieille société féodale | Slate

Les classes dirigeantes britanniques affrontent une triple crise. Les politiques, journalistes et policiers ont tous
été dénoncés comme des personnes corrompues, vénales et ignorant toutes les règles déontologiques de leur
profession. Les années Thatcher et Blair, dont le mot d’ordre était «Enrichissez-vous», ont créé une Angleterre
à deux vitesses: l’une riche, ou qui du moins a un emploi et des revenus; l’autre sans revenu, sans emploi, sans
patrimoine, sans futur. La presse, y compris l’élite journalistique de la gauche libérale, appartient à la première
Angleterre, et il n’y a plus de syndicats ou de politiques qui parlent au nom des pauvres.

Après le long cycle des années Greenspan (1980-2008) qui a suivi les Trente glorieuses, nous sommes entrés
dans une période de transition que personne n’arrive à définir. La dénonciation du capitalisme par la vieille
gauche est vaine. Ce que les pillards voulaient, pendant quelques minutes, c’était pénétrer le monde de Louis
Vuitton: ils voient des Rolex au poignet de leurs dirigeants et se disent «Pourquoi pas moi»? De la même manière,
l’idée de la droite de karchériser les immigrés et le lumpenprolétariat des rues vers des cages est absurde.

La vieille économie et la vieille société sont en train de mourir et il n’y a personne pour accoucher d’une
nouvelle économie et d’une nouvelle société. Comme l’a noté le penseur Antonio Gramsci, ces périodes de
transition sont marquées de nombreux symptômes morbides. Londres les a tous entrevus en moins d’une
semaine.

via www.slate.fr

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