Drones: la politique d’assassinats des Etats-Unis mise à nu – Page 1 | Mediapart

The Intercept a publié, jeudi 15 octobre, le premier volet d’une enquête dévoilant les dérives de la politique d’exécutions ciblées par drones menée par les États-Unis dans plusieurs pays.

Le site, fondé par certains des journalistes ayant eu accès aux documents d’Edward Snowden, dont Glenn Greenwald, Laura Poitras et Jeremy Scahill, a eu accès à de très nombreux documents secrets, rapports, slides de présentation… fournis par « une source à l’intérieur de la communauté du renseignement ». L’enquête, fruit de plusieurs mois de travail et de recherches, dresse, dans 8 articles accompagnés de documents, un portrait édifiant de la politique d’exécutions ciblées des États-Unis.

Car, comme l’écrit Jeremy Scahill, ce que montrent avant tout ces documents, c’est que l’usage de drones par l’armée américaine est, bien plus qu’un simple moyen, un choix politique. « Les drones sont des outils, pas une politique. La politique, c’est l’assassinat », affirme-t-il.

Les documents permettent tout d’abord de retracer la procédure, placée sous l’autorité directe du président américain, permettant d’autoriser l’exécution d’un suspect. Les opérations sont lancées en fonction d’une « kill list » dont chaque nom doit avoir fait l'objet, avant d'y être inscrit, d’une autorisation de la part de Barack Obama. Mais la procédure est en réalité bien plus complexe et précise. Elle repose sur une chaîne, baptisée « Kill Chain » par The Intercept, incluant plus d’une vingtaine de personnes, chargées, notamment, d’adresser au président des rapports de renseignements humains et électroniques pour le guider dans ses décisions. Chaque cible fait tout d’abord l’objet d’une collecte d’informations ensuite résumées sous la forme d’une fiche « de la taille d’une carte de baseball », soit environ 6,5 cm et 9 cm. Celle-ci est ensuite remontée « à des échelons supérieurs » pour validation. Un document indique qu’il faut en moyenne 58 jours au président pour signer un ordre d’exécution. L’armée a ensuite 60 jours pour mener son opération.

En attendant leur exécution, les cibles sont inscrites sur une « watch-list » résumant l'état de leur surveillance. The Intercept publie un exemple de cette liste telle qu’elle apparaît sur les écrans des ordinateurs du personnel chargé de mener les opérations. Chaque cible est identifiée par un code unique associé à différentes données. Elle est notamment géolocalisée grâce à la carte SIM de son téléphone portable.

L’enquête permet également de constater les dérives de ces opérations ciblées, concernant notamment le nombre et l’identité des victimes. Les documents remettent en effet en cause la version officielle selon laquelle le programme d’exécutions ciblées serait suffisamment précis pour limiter au maximum les pertes civiles. Le manque d’informations et de données concernant de nombreux pays, comme le Yémen ou la Somalie, ne permet pas d’avoir une comptabilité fiable des victimes d’attaques de drones. De plus, comme le montre un des documents, les autorités américaines faussent en grande partie les chiffres disponibles en plaçant systé

via www.mediapart.fr

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