Dettes : la zone euro rongée de l’intérieur – qui, quoi ? – Libération

Turbulences. On ne peut manquer de remarquer que ce sont les pays qui ont le plus internationalisé leur dette, même au sein de la zone euro, qui sont les plus fragiles. En la vendant hors de leurs frontières, les Etats ont renoncé à exercer un quelconque contrôle. Est-ce un hasard si l’Italie, dont la dette était pourtant, fin 2009, de 115% du PIB, reste à l’abri des turbulences ? De fait, 34% de sa dette seulement sont possédés par des non-résidents.

De même, la dette britannique, qui explose pourtant, n’est internationalisée qu’à hauteur de 28% et, hors UE, l’américaine à 50% et la japonaise (plus de 200% du PIB) à moins de 5%… La France ? Sa dette n’est détenue qu’à 55% par des non-résidents, mais elle possède la dette la plus internationalisée : 45% de celle-ci appartiennent à des établissements hors zone euro.

Les «marchés» qui déstabilisent la zone euro sont donc, pour l’essentiel, ses propres banques, pourtant sauvées par l’endettement des Etats qu’elles leur reprochent désormais. Ce sont elles qui mettent en péril, au nom de la défense de l’épargne qu’elles collectent, l’économie de ces pays, voire la survie de la monnaie unique. Une vision à très court terme, car si les économies européennes plongent dans la dépression et si l’euro implose, il ne restera pas grand-chose de l’épargne qu’elles sont censées protéger.

via www.liberation.fr

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