Des intellectuels se mobilisent contre le choix du nucléaire | Mediapart

C'est un petit événement dans l'histoire récente de la gauche intellectuelle en France: des revues et personnalités prennent collectivement la parole pour critiquer le choix de l'énergie nucléaire. Un mois et demi après la catastrophe de Fukushima, fleurissent pétitions et rencontres pour mettre en cause les politiques de l'atome.

Publié début avril, un appel demande de « mettre la catastrophe sous contrôle citoyen » (voir ici). Concrètement, ses signataires proposent, en tant que « citoyens du monde », de créer une gouvernance internationale non étatique sur le site de Fukushima et ailleurs, « pour faire prévaloir les droits des humains et de l'environnement ».

Surprise, les premiers signataires n'appartiennent pas qu'au cercle des écolos pur jus : la metteure en scène de théâtre Ariane Mnouchkine, l'anthropologue Véronique Nahoum-Grappe, les philosophes Bernard Stiegler et René Schérer, la sociologue Dominique Méda, la romancière Hélène Cixous, les philosophes Beatriz Preciado et Geneviève Fraisse, le directeur du magazine Mouvement, consacré aux arts vivants, Jean-Marc Adolphe, les revues Vacarme, Multitudes, Pratiques (consacrée aux enjeux de la médecine), le syndicat de la médecine générale, au côté d'Ecorev' et Ecologie et politique, clairement engagées, elles, dans une réflexion environnementale.  

 

Affiche du séminaire "Japon, représenter la catastrophe", au Bal, à Paris

Affiche du séminaire "Japon, représenter la catastrophe", au Bal, à Paris

Des militants écologistes et des ténors d'Europe écologie/Les Verts (EELV) apportent aussi leur soutien: Daniel Cohn-Bendit, Jean-Paul Besset, Denis Baupin, mais c'est la psychanalyste Valérie Marange, membre du comité de rédaction de Chimères, revue fondée par Gilles Deleuze et Felix Guattari, qui en fut l'initiatrice : « Je supportais de moins en moins bien mon état d'impuissance face à cette catastrophe qui n'en finit pas de se dérouler. »

Insatisfaite du manque de réactions des militants et penseurs hexagonaux, elle envoie une première ébauche de pétition à son carnet d'adresses début avril : des anciens soixante-huitards, des artistes, des écologistes – elle fut journaliste à la Gueule ouverte, mythique journal écolo libertaire, et membre des Verts. Les réactions sont assez rapides, si bien qu'en fin de semaine elle recueillait déjà près de 2600 signatures (au 29 avril). Une assemblée générale de ses soutiens se tient dimanche 1er mai  au théâtre du Soleil de Mnouchkine à Vincennes.

via www.mediapart.fr

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