Crise de la dette américaine: les plus pauvres en première ligne, Obama cède face à l’extrême-droite américaine | Mediapart

Quelles seraient réellement les
conséquences de ce scénario catastrophe? Si les économistes
s'écharpent sur les effets concernant l'économie américaine et
mondiale en général, une chose semble claire: les plus pauvres seront
le plus durement touchés. En clair, si les caisses de l'Etat
sont vides et que le gouvernement Obama n'obtient pas du Congrès
une rallonge pour emprunter de l'argent auprès des banques et des
fonds de pensions, il sera dans l'impossibilité de faire face à
toutes les dépenses habituelles comme les salaires des fonctionnaires,
le budget de la défense… et les aides sociales.

Comme ne cesse de le rappeler la très
conservatrice chaine de télévision Fox News, le plus gros des dépenses
de l'Etat reste en effet ce volet social. Impossible donc de payer
les retraites, de financer les tickets d'alimentations (Food
stamps
) dont 44 millions d'Américains dépendent chaque jour
pour se nourrir, de rembourser les dépenses de santé des personnes
âgées (Medicare) et des familles à faible revenu (Medicaid)…

«C'est tout ce petit monde-là,
déjà le plus durement touché par la situation dans laquelle nous
ont mis banquiers et économistes en 2008, qui devra à nouveau payer
les pots cassés»
, explique Mark Phillips, travailleur
social à Harlem, passablement énervé. «Les républicains ont fait exploser nos dépenses
militaires, ils continuent d'offrir chaque année des réductions
d'impôts aux plus riches et ils sont responsables de cette curie
économique dans laquelle nous sommes, mais ils refusent de signer le
moindre accord pour aider des millions d'Américains à vivre dans
la dignité ? C'est ignoble.»

La crise de la dette est devenue en
quelques jours, aux Etats-Unis, le principal sujet de conversation partout
dans le pays. Adna a 82 ans, elle a travaillé toute sa vie comme caissière
dans un gros supermarché du New Jersey avant de prendre sa retraite
en Floride, où le coup de la vie est moindre et les maisons de retraites
plus nombreuses. «Si je ne reçois pas mon chèque de retraite à partir
du 2 août comme on l'annonce, je pourrais tenir six mois sur mes
économies personnelles, mais c'est tout. Ensuite, ce sera à ma fille
de m'aider, si elle le peut. Sinon, j'irai vivre chez elle… Mais
tout le monde n'a pas des proches pouvant les recevoir.»

Surtout, Adna, qui a beaucoup de mal
à se déplacer, a besoin d'une infirmière à domicile six heures
par jour pour aller déjeuner, se promener ou jouer au bingo avec ses
amis de la maison de retraite. Qui paiera pour cela et pour le remboursement
des médicaments, excessivement chers aux Etats-Unis, dont elle a besoin?
«Personne, si les caisses de l'Etat sont vides»
, se désespère-t-elle.

via www.mediapart.fr

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