Criminologie : le monde universitaire face à la « bande à Bauer » | Vous avez dit sécurité ?

Le Conseil National des Universités va t-il bientôt accueillir malgré l’avis unanime de ses représentants une nouvelle section de « Criminologie » ? Il ne reste plus qu’un bon mois à ses promoteurs pour y parvenir, avant une élection présidentielle qui risque de ruiner leurs efforts et leur stratégie et de rebattre les cartes dans ce domaine comme dans d’autres. Ce projet est en effet trop évidemment politisé pour sortir indemne du changement politique qui semble s’annoncer. Décryptage sans concession, documents à l’appui.

Apparition et montée en puissance politique d’Alain Bauer

A l’origine, on trouve le personnage d’Alain Bauer. L’ancien militant du parti socialiste, rocardien, a opéré un virage à 180 degrés à partir de la fin des années 1990. D’abord sans doute en relation avec des intérêts commerciaux puisqu’il avait fondé une société privée de conseil en sécurité (AB Associates) qui a beaucoup profité du lancement des Contrats Locaux de Sécurité après 1997. Ensuite sans doute pour ses ambitions universitaires. Car cet homme, qui publie des livres à tour de bras mais n’a jamais soutenu le moindre doctorat en sciences sociales ni réalisé la moindre recherche empirique, rêvait apparemment depuis longtemps du titre de « professeur de criminologie ». Il partage ce rêve avec son ami Xavier Raufer (de son vrai nom Christian de Bongain), ancien cadre du parti d’extrême droite Ordre Nouveau (il fut membre de son bureau national et candidat sous cette étiquette aux élections municipales à Paris en 1971) reconverti dans l’analyse des « nouvelles menaces » reliant sécurité intérieure et terrorisme international. En duo, les deux hommes ont d’abord développé une importante stratégie éditoriale avec la complicité des Presses Universitaires de France, occupant le terrain par une avalanche de livres (notamment des « Que Sais-je ? »). C’était de fait un bel affichage que de signer des livres comme « criminologues » dans des collections universitaires. Mais une stratégie de communication ne donne pas un titre universitaire. Lorsque Xavier Raufer signait des interviews dans la presse et des tribunes dans Valeurs actuelles comme « professeur de criminologie à l’Université Paris 2 », il commettait en réalité une infraction au code pénal (Art. 433-17), celle d’usurpation de titre. L’intéressé l’a bien compris, qui finira par soutenir une thèse en 2007, mais en géographie. D’où l’intérêt d’une section de « criminologie » du CNU qui viendrait le qualifier pour concourir à l’obtention d’un poste titulaire dans l’enseignement supérieur. Mais la réputation de Raufer-Bongain n’est plus à faire et la chose sera difficile pour lui si la gauche revient au pouvoir. Alain Bauer le sait sans doute depuis longtemps et a choisi une voie plus directe.

Photo : lepost.fr

Grâce à une incontestable « agilité politique » et grâce à l’influence et au pouvoir que donnent la position de dirigeant dans la franc-maçonnerie (il fut conseiller de l'Ordre et adjoint de Philippe Guglielmi de 1996 à 1999, puis Grand Maître de 2000 à 2003, avant de démissionner de toutes ses responsabilités nationales en 2005), l’ancien rocardien a réussi à approcher de très près Nicolas Sarkozy à partir de 2002, jusqu’à devenir un de ses conseillers presque officiel sur les questions de sécurité. Le renvoi d’ascenseur ne se fait pas attendre. Lorsq

via insecurite.blog.lemonde.fr

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moustik2
moustik2
13 années il y a

la criminologie est elle appliqué ,ou est elle l application du procédé qui se justifie des moyens de la pensée qu elle justifie pour ce cas elle peut se supposer comme les éléments protectionnistes qui convergent ,je pense que la criminologie dépasse les structures politiques ,politico financiéres ,qui ne peuvent que se plier aux dites analyses et de sorte ne peuvent injecter la cause de l effet ou inversement ,dans tous les contextes la partialité peut régner dans ses erreurs ceci est un amalgame et de fait une criminologie complaisante des erreurs qu elle avait préalablement construit pensant éradiquer ,mais occulte ce passage ,le juriste de par sa construction antérieur et de nombreux facteurs en outre sa propre perception morale qui la édifié car avant tout, notable médecin ou juriste ne sont que des hommes qui peut étre cherche ,donc indépendance serait une clé

moustik2
moustik2
13 années il y a

la criminologie serait une science appliqué dans le cas ou elle démontre que la cause criminelle indiscutablement éxiste ,on ne peut attribuer une action criminelle dont l auteur n est pas la cause ,des phénoménes de société qui engendre la violence peuvent interroger sur « l intégrité criminelle de la valeur » ,si le cas il convient de s orienter à d autres analyses sociologiques qui complétent,la criminologie ne peut prétendre qu a une forme de protectionnisme si elle « posséde » ses argumentations qui établissent le raisonnement de son éxistence pour l intérét qui ne serait pas commun et égalitaire comme se doit d étre la république ,est elle cette représentation ou une tentation de siéger ,la tentation peut étre un délit dans ses aboutissements ,qui construit le crime ,la tentation,l ignorance ,ou le mépris ,ou peut étre un divin narcissisme qui se veut l exemple éxemplaire qui se dispense de toutes analyses qui pourraient confondrent toutes ses certitudes et les rendrent caducs dans l exemple car il est le prophéte du bien de sa sagesse et comment ébranler cette conviction si fondammentale

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