Samedi 15 janvier, vingt-quatre organisations signataires de l'appel de la LDH défileront sous une banderole commune «Ensemble contre l'extrême droite». Des associations (les antennes locales d'Attac, RESF, la Cimade, le Mouvement français du planning familial, etc.), des syndicats (l'Unef, l'UNL, SUD-Etudiants, etc.), et les partis de gauche (NPA, PCF, Parti de gauche, Europe Ecologie-Les Verts, PS – le MoDem et l'UMP ne sont pas signataires)…
Jeudi 13 janvier, une soirée-débat est prévue au cinéma Les Studios, avec la projection du documentaire (de Barbara Conforti et Stéphane Lepetit), «L'Europe: ascenseur pour les fachos». Le lendemain, une conférence sur la remise en cause des libertés fondamentales est organisée dans l'amphithéâtre de la faculté de médecine de Tours, avec Jean-Pierre Dubois, président de la LDH, Caroline de Haas, porte-parole de Osez le féminisme, et Edwy Plenel, fondateur de Mediapart.
Parallèlement, la radio libre «Radio Béton», qui fête ses 25 ans, organise cette semaine des «émissions anti-FN».
«Les autres fois, on avait fait des manifestations assez classiques à côté du site où se trouvait le FN. Cette fois-ci, on a fait le choix d'une démarche positive. On veut montrer que, à côté de ce congrès FN, il y a d'autres valeurs», dit Jean-Patrick Gille.
Même discours au NPA. «Le but n'est pas de dire “le FN c'est des gros méchants” ou “on veut pas des fachos à Tours” et de se cantonner à un défilé», explique Fanny Puel, responsable locale (et membre du conseil politique national du NPA). Mais de proposer des débats, notamment parce que certaines personnes ont la trouille d'aller dans une manifestation contre l'extrême droite. Et de dire: attention il peut y avoir un retour de l'extrême droite avec les politiques économiques qui sont menées, il ne faut pas laisser la réponse à la crise au FN.»
Pour nombre des signataires, ce congrès, encore plus que les autres, justifie de se mobiliser. «Ce n'est pas un congrès banal, c'est un congrès de transmission, on change de personnage. Jean-Marie Le Pen était stigmatisé. Sa fille, elle, est ultra-médiatisée, elle a un aspect policé, elle est capable d'adaptation, elle drague l'électorat ouvrier. Il y a danger!», prévient Fanny Puel. Et d'autant plus, selon elle, qu'«aujourd'hui, la politique de Nicolas Sarkozy légitime et banalise complètement le discours de Marine Le Pen».
«Marine Le Pen est très dangereuse car elle a une image plus jeune, moderne et féminine, sans que les idées ne changent. Il faut se battre contre le discours “Le Pen était méchant, car guerre d'Algérie, Shoah, etc., et sa fille est gentille et fréquentable”», abonde Jean Germain.
Quelle sera l'ampleur de ce «contre-congrès»? «Sur ce genre de manif, il y a une tradition d'unité dans le département», affirme Jean-Patrick Gille, qui vient pour sa part d'envoyer une lettre de mobilisation «à tous les militants socialistes». «Ceux qui se mobilisent aujourd'hui sont les acteurs traditionnels du combat pour les droits civiques, ceux qui se sont mobilisés contre la Lopsi, ou la réforme des retraites à la rentrée de septembre, donc c'est assez rodé», souligne David Beruet.
L'intiative, préparée depuis septembre, est largement relayée sur la toile et sur les réseaux sociaux, Twitter et Facebook. De son côté, Europe Ecologie-Les Verts tente d'
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