Consulter le peuple grec ? Les gardiens autoproclamés de la démocratie s’insurgent, la grande presse aussi mauvaise que dans les années 30 – Acrimed | Action Critique Médias

on peut s’interroger sur le rôle que s’assigne la presse écrite [1], quand la plupart des titres préfèrent dénoncer une « prise d’otage » par le Premier ministre grec d’un accord censé « sauver l’euro » (voire « sauver l’Europe »). Le débat démocratique serait-il mis entre parenthèse face à l’exigence de « rassurer les marchés » ?

En octobre 2011 déjà, un vote du Parlement slovaque menaçait le processus de mise en place du Fonds européen de solidarité financière (FESF). « La Slovaquie menace de bloquer le sauvetage de l’euro », titrait ainsi une dépêche de l’Agence France Presse recyclée sur le site Liberation.fr. Mais cette fois-ci, la « menace » est d’une tout autre ampleur : un référendum sera peut-être organisé dans un pays qui a déjà largement fait les frais de la « solidarité » européenne…

Face à ce danger imminent, c’est la mobilisation générale dans la presse. «  Le chaos. L’annonce surprise d’un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage de Bruxelles sème la panique dans l’UE et menace la zone euro », explique ainsi Libération, en « une » de son édition du 2 novembre.


Pour Le Parisien le référendum grec est «  un coup de poker qui risque d’avoir de lourdes répercussions sur la zone euro et sur la France. »


Une analyse partagée par Le Figaro, qui titre en « une » : « Papandréou, l’homme qui met l’euro en péril  », et dont l’édito évoque un «  dangereux poker grec ».


France-Soir plaide pour une explication psychiatrique « Crise grecque : une histoire de fous  ! » avant de développer sur l’étendue de l’ingratitude grecque : « L’Europe a effacé 100 milliards d’euros de la dette grecque. Mais le Premier ministre Papandréou fait la fine bouche  : il soumet ce “cadeau” à un référendum provoquant la panique et la colère dans toute l’Europe ». Sont-ce des manières que de soumettre un tel « cadeau » à référendum ?


A moins que son journal préféré ne figure pas dans la liste des grands médias, le lecteur retiendra donc que les réactions à l’initiative du Premier ministre grec sont de deux ordres : panique et colère. Mais de qui ?

via www.acrimed.org

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