En matière littéraire, il n’y a rien de plus grave que le plagiat. Celui qui commet cette vilenie s’expose à une lourde condamnation pénale et à un discrédit, le plus souvent, irréversible. En matière économique, en revanche, il semble que les usages ne soient pas exactement les mêmes : il arrive que les plagiés ne réclament aucun droit d’auteur et applaudissent même celui qui s’est approprié leurs idées, pour peu que celles-ci progressent et gagnent en notoriété.
En caricaturant à peine, voilà la vraie morale de tout cet invraisemblable psychodrame que l’on vient de vivre depuis plusieurs semaines autour du rapport sur la compétitivité que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait demandé à Louis Gallois, et qui a été rendu public ce lundi 5 novembre. Car maintenant que l’on connaît le détail des réformes préconisées par l’ancien patron d’EADS, le constat saute aux yeux : le fameux document, qui a mis en émoi de si longues semaines toute la presse et qui a alimenté d’innombrables rumeurs, n’est qu’une compilation de nombreux autres rapports écrits auparavant par… des officines patronales ! Lesquelles officines sont aujourd’hui naturellement trop contentes que leurs idées progressent sous une présidence socialiste. En creux, l’histoire des emprunts faits par Louis Gallois – avec l’aide d’un rapporteur adjoint qui est membre de… l’UMP ! – en dit donc très long sur les vraies sources d’inspiration de la politique économique française impulsée aujourd’hui par François Hollande.
Voyons d’abord ce rapport, et examinons ce qu’il propose. Le voici :
via www.mediapart.fr