Le travail a-t-il un coût ou un prix ? Doit-on dire charges sociales ou cotisation sociales ? Parler de flexibilité ou de précarité ? La politique est affaire d’idées, mais aussi de vocabulaire, et le débat actuel sur la compétitivité ne fait pas exception à la règle. La députée socialiste Karine Berger en a donné un petit exemple, mercredi matin sur France Inter : «Je n’aime pas le terme de coût du travail», a-t-elle expliqué, utilisant systématiquement celui de «prix du travail».
«Le "coût" renvoie à une idée négative, à un impôt prélevé sur la valeur ajoutée, explique-t-elle à Libération. Alors que parler de "prix" fait du travail un élément de valeur apporté à l’entreprise. En fait, on se livre essentiellement à une bataille de mots, comme lorsqu’on parle de "choc" ou de "trajectoire" de compétitivité. Les Français ne comprennent pas grand-chose au débat, c’est trop compliqué. Du coup, les mots font office de signaux. Ils sont plus marquants que les développements pédagogiques».
Ainsi, la connotation est évidemment différente selon qu’on parle de cotisations sociales ou de «charges». «Dans le premier cas, cela renvoie l’image d’un salaire différé, qui reviendra via les prestations sociales, poursuit Karine Berger. Dans le second, c’est un prélèvement qu’on ne reverra jamais».
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