Ces économistes qui monopolisent (toujours) les débats – Acrimed | Action Critique Médias

Malgré les crises économiques, les mêmes économistes squattent toujours les médias. Et leurs erreurs accumulées n’y ont rien changé. Quelques petits comptages s’imposent…
Nous reproduisons ci-dessous un article publié dans le n°5 de Médiacritique(s) dont la présentation est disponible ici. Et pour le commander c’est .

Ainsi que nous l’avions déjà développé ici-même, depuis de nombreuses années, les sujets « économiques » inondent les médias. Régulièrement confrontés à la complexité de ces thèmes, les journalistes préfèrent déléguer leurs traitements à des experts (toujours les mêmes), universitaires pour la plupart – mais pas toujours les plus compétents –, dont les engagements extra-scientifiques sont méconnus ou dissimulés. Pour les journalistes, l’expert appelé à la rescousse doit répondre à plusieurs critères  : efficacité (il doit être bref et concis), disponibilité (il doit habiter en Île-de-France) et orthodoxie (il doit être partisan de l’économie de marché). Les trois critères sont essentiels… et presque toujours vérifiés. Le talent ne semble pas toujours nécessaire pour devenir un « bon client ».

Acrimed, et avec elle Le Plan B et quelques autres critiquent depuis longtemps la proximité de certains économistes avec le pouvoir financier, leurs relations incestueuses avec le pouvoir politique, et leur omniprésence médiatique. Mais vint la crise. Ou plutôt les crises  : celle des subprimes aux États-Unis, et celle de « la zone euro », que ces experts n’avaient pas su anticiper. Cette fois, un film (Les Nouveaux Chiens de garde), un mensuel (Le Monde diplomatique), des économistes (atterrés) et même – dans une moindre mesure – des médias plus main stream (Alternatives économiques ou Mediapart), ont prolongé les investigations, focalisant surtout leur critique sur l’appartenance de ces quelques économistes au monde de la finance. « Comment peut-on être objectif en étant juge et partie  ? » Les critiques semblant fuser de toutes parts, on pouvait penser que la cause était entendue, et qu’on allait enfin en être rapidement débarrassé.

Las  ! Malgré ces nombreux travaux, ces mises en garde répétées, ces évidences enfin révélées, rien ne semble avoir entamé leur aura dans les médias dominants  : à la radio, comme à la télévision, les économistes qui trempent leurs mains dans le cambouis de la finance ne sont jamais présentés comme tels et sont toujours partout.

À la télévision

Durant l’année 2011, les experts orthodoxes – qui n’avaient pas vu arriver la moindre crise, répétons-le  ! – ont occupé la plupart des écrans de télévision. Jacques Attali a fait 14 passages [1] sur France Télévisions, Alain Minc 8 passages, autant pour Michel Godet, Christian de Boissieu 3, Daniel Cohen 18, et Élie Cohen… 43 passages. Jacques Sapir, un hétérodoxe qui assume une position protectionniste voire souverainiste de gauche, ne compte que 3 passages sur France Télévisions. Frédéric Lordon, lui, n’a fait qu’une apparition sur les chaînes du service public.

De manière plus précise, l’émission « C dans l’air » diffusée chaque après-midi sur France 5 et animée la plupart du temps par l’infatigable Yves Calvi (qui par ailleurs pérore sur France 2 et sur RTL), apparaît comme un bon exemple d’orthodoxie pédagogique. Tous les jours, trois o

via www.acrimed.org

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