Cent propositions | Des idées et des rêves, Arnaud Montebourg

(seul le prononcé fait foi)

Je voudrais d'abord dire à chacune et à chacun d'entre vous un grand merci pour l'amitié que vous me faites en étant rassemblés ici, à Frangy-en-Bresse, que beaucoup surnomment déjà Frangy-en-France.

Frangy, le village de Pierre Joxe, à une encablure des lieux que François Mitterrand aimait voir et revoir, symbolise un peu de l'histoire du socialisme français, enraciné dans cette belle France rurale qui lutte depuis toujours pour vivre et assurer son avenir.

Certains de vos visages amis et connus, me rappellent que ce sont les hommes et les femmes de ce territoire comme vous, paysans qui essayez de vivre de votre travail, ouvriers de la plasturgie, de la métallurgie, de l'agro-alimentaire qui luttez pour des salaires et des conditions de travail décents, instituteurs qui prenez sur vous pour éduquer nos enfants, ce sont vous qui avez fait la Bresse et font la France.

Vous comme moi, comme beaucoup d'autres, vous vous demandez quelle est votre place, votre futur dans notre attelage national qui se défait chaque jour un peu plus.

Mais je sais, en toute humilité, que vous n'êtes pas venu à Frangy seulement pour me rencontrer, votre exigence est plus grande, votre espoir est plus fort et nos rêves communs et partagés sont beaucoup plus larges.

C'est d'ici, en Saône et Loire, cette Bourgogne que nous portons dans le coeur que j'ai voulu parler parce que je suis né ici physiquement et politiquement ; et parce que c'est avec vous que j'ai franchi beaucoup d'obstacles, affronté les moments de découragement, partagé l'espérance et l'enthousiasme des victoires.

Cette Saône et Loire qui est la nôtre, c'est aussi celle de l'enfant du Morvan que j'étais, ce Morvan où la famille de mon père, où l'on était boucher, rencontra celle de ma mère, venue d'Algérie pour former un alliage improbable, une famille française qui se décrivait, pour se moquer d'elle-même, comme des arabo-morvandiaux.

Pour nous, comme pour moi, ce métissage, c'était la France, que nous aimions passionnément et qui m'aida à trouver mon chemin personnel.

Je suis fier d'avoir ces deux France en moi, ces deux âmes qui se parlent, ont fait des enfants ensemble, construit des compromis dans la vie quotidienne et ont surmonté la peur qu'elles éprouvaient de leurs différences, dans une République qui les ont arrachés aux déterminations de leur histoire respective.

Aujourd'hui, c'est cette République, ses principes, ses fondements, ses promesses qui sont lourdement menacés.

* *

Après l'effondrement il y a deux ans du système financier qui provoqua la plus grave crise économique depuis 1929, chacun mesure que l'économie et la finance, qui ont fait des êtres humains au travail leurs jouets, qui ont annexé la politique aux intérêts minoritaires de quelques rentiers, oligarques et actionnaires, se sont écroulées sur leurs fondations.

Plus rien ne pourra donc jamais être comme avant.

Les effondrements ont une utilité positive car ils obligent les hommes à inventer de nouveaux systèmes qu'ils n'auraient jamais imaginé pouvoir décider auparavant.

C'est ce que je vous propose de faire ensemble.

* *

Avant l'effondrement financier, on a vu apparaître la menace de la crise climatique, qui chaque jour se fait davantage sentir dans le monde, sans qu'aucune décision sérieuse et d'importance ne soit prise pour assurer la mutation de nos manières de produire, de consommer et tout simplement de vivre.

Allons-nous accepter de retarder sans cesse l

via www.desideesetdesreves.fr

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