Vous l’avez forcément déjà vu, sur une photo ou dans un film. Mais vous ne l’avez sûrement jamais touché. Et encore moins utilisé, ce billet mauve de 500 euros. D’ailleurs, quand l’euro est apparu, on s’est tous demandé à quoi il pourrait bien servir.
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« Cache cash », de Mathieu Delahousse et Thierry Lévêque, éd. Flammarion, à paraître le 18 septembre
Dans « Cache cash » (éd. Flammarion, à paraître le 18 septembre), les journalistes Mathieu Delahousse et Thierry Lévêque nous répondent avec des dizaines d’histoires judiciaires récentes.
Ils écrivent :
« A lui seul, le billet de 500 euros illustre la dérive qui gangrène nos portefeuille. Il est aujourd’hui un moyen de paiement qui se trouve quasiment exclusivement entre les mains de trafiquants de tout poil. »
L’équation est simple : plus le billet a de valeur, moins la somme à transporter prend de la place. 25 000 euros dans un paquet de cigarette, 300 000 dans une boite de céréales.
Les services secrets britanniques lui ont donné un surnom qui en dit long : « le Ben Laden ».
Alors pourquoi ne pas le supprimer ?
Le liquide, « dernier refuge de la liberté individuelle »
C’est que la coupure mauve possède un soutien de poids : les banques centrales. Qui se rémunèrent grâce à lui. En effet, son impression ne coûte pas plus cher que la fabrication d’un billet de 5 euros, mais est racheté 500 euros par les établissements bancaires.
Quant à éradiquer complètement le cash, ce n’est probablement pas pour demain.
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Un billet de 500 euros (Stan Dalone/Flickr/CC)
Le paiement par téléphonie (par exemple) se développe, mais pour acheter quelque chose sans être traqué, géolocalisé, enregistré – et pas seulement pour acheter un cadeau à sa maîtresse ou boire un coup après le boulot alors qu’on prétend être au bureau –, le liquide resterait « le dernier refuge de la liberté individuelle » selon les auteurs. (On espère quand même qu’il y en a d’autres.)
Si vous pensiez que les attaché-cases remplis de liasses de billets n’appartenaient plus qu’au folklore des films de gangsters, détrompez-vous. Ils reviennent en force.
En attendant la sortie du livre, voici une sélection de quatre affaires.
via www.rue89.com