Bettencourt et le Gotha, selon les Pincon-Charlot, le point sur l’affaire Bettencourt, pourquoi les riches sont riches, une philosophie économique à traduire dans une politique, la tribune de Thomas Piketty, note 4

"Au-delà de l’évidente question du conflit d’intérêt avec le pouvoir
en place, l’affaire Bettencourt illustre à la perfection plusieurs défis
fondamentaux auxquels se trouvent confrontées les sociétés
contemporaines : le vieillissement de la fortune ; l’importance
croissante de l’héritage, évolution longue qui remet profondément en
cause l’idéal méritocratique ; et, par-dessus tout, l’inéquité de notre
système fiscal. «Les distinctions sociales ne peuvent être fondées
que sur l’utilité commune»,
dit l’article 1 de la Déclaration des
droits de l’homme. De toute évidence, le fait que Liliane, octogénaire,
et sa fille Françoise, quinquagénaire, contrôlent le capital de L’Oréal
et siègent à son conseil d’administration, n’est que de peu d’utilité
pour l’économie et la société françaises. Ce ne sont pas des
entrepreneuses : ce sont des héritières, des rentières, surtout occupées
à se battre comme des chiffonnières. Un système fiscal rationnel,
c’est-à-dire juste et efficace, fondé sur l’utilité commune, devrait en
toute logique les taxer lourdement, de façon à ce que leurs titres
soient progressivement vendus à des actionnaires moins riches et plus
dynamiques. Or c’est exactement le contraire qui se produit. Certes, Liliane a
annoncé fièrement qu’elle avait payé au total
«397 millions d’euros»
d’impôts sur ses revenus et sa fortune en dix ans. Sans s’en rendre
compte, elle"

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