Un acteur est mort (et on sait à quel point notre monde est déterminé par un culte pour ces menteurs de talent). "Gueule d'ange", Bernard Giraudeau, un crabe a eu sa peau. Depuis dix ans, il s'en savait et se vivait, rongé. L'image, cinématographique, capture et projette, pour les siècles des siècles (si les bobines se conservent), et on peut croire pendant quelques instants ne pas être concerné comme les autres, par une condition. Mais voilà, Bernard Giraudeau a commencé par être "apprenti mécanicien de la flotte" (Marine Nationale), et, sur des navires de la dite Marine, a voyagé, autour du monde. 50 ans plus tard, il meurt. Beaucoup de ceux qui ont navigué sur ces navires de la Marine Nationale le savent ou l'ont découvert :ils étaient floqués d'amiante… Certains en sont déjà morts, d'autres vont en mourir, et qui sait si Bernard Giraudeau n'a pas été emporté par une maladie dont l'amiante serait la cause. Sur ce scandale de l'amiante, sur des bateaux de la Marine Nationale, il n'y a pas, encore, d'enquêtes, journalistiques comme judiciaires.
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- Bernard Giraudeau est mort – un cancer provoqué par une exposition à l’amiante ?
Comme c’est bizarre ! Moi aussi j’ai eu un cancer de la gorge ! et je suis passé par la Royale et ses seize paquets de Gauloise par mois ! Maintenant j’écris
JM Kerviche – vous voulez dire quoi ?
A grellety,
Ce que je veux dire ? Eh bien que je me pose sans cesse des questions sur l’origine de mon cancer. Je fumais peu, très peu ou pour ainsi dire pas du tout quand j’ai appris à 40 ans la présence d’une tumeur au larynx. Je ne pense pas qu’il faille mettre sur le compte du tabac ce cancer puisque je ne fumais plus depuis plus de 12 années et que les possibles conséquences générées par l’usage immodéré de la Gauloise pendant mon temps de Marine étaient volatilisées depuis longtemps. Par contre, lorsque j’étais à bord du Duperré, je m’étais inscrit à un cours pas correspondance et afin de m’isoler pour une meilleure concentration on m’avait permis d’occuper un local radar du bord. Et pendant plus d’un an, je me suis assis à un bureau improvisé logé entre des guides d’ondes qui me passaient au dessus de la tête et face à moi les magnétrons correspondants aux radars de veille surface et aérienne. En quelque sorte de véritables micro-ondes !
L’homme qui est décédé d’un tel cancer « de l’amiante » a travaillé en tant que sous officier, chargé d’un radar sur différents navires. Je sais que les marins, en tant que soldats, se sont habitués, parce que c’est aussi la loi, à ce que l’armée soit la grande muette. Je trouve que, dans la circonstance, on peut constater que des bateaux ont été conçus avec des parties amiantées, alors que les dangers de l’amiante sont connus depuis 1905. Est-ce que des gradés et des politiques du Ministère de la Défense ont pris des décisions, MALGRE LEURS CONNAISSANCES ? La question est légitime. Ce qui semble, c’est que vous soyez des milliers à être concernés par des problèmes de santé et malgré tout, on n’entend pas parler de vous, anciens de la Marine. Il vous appartient de faire des choix. Ou bien vous taire ou bien parler, en parler entre anciens, constituer une association si tant est qu’elle n’existe pas et parler de – ce qui à mes yeux constitue un scandale, le mépris de la vie humaine (mais bon, je ne suis pas trop surpris non plus, hélas)