Dans deux mois, Obama fêtera sa première année à la Présidence des Etats-Unis. Pour celles et ceux qui l'ont élu, il est 1000 préférable à un John Mc Cain, mais la déception est là. Premier président afro-américain, infiniment métissé par une famille planétaire, le nouvel élu a perdu beaucoup de temps à "singer" (sans référence à son identité, mais à son comportement) l'être-Président : adopter un chien-chien, aller à Camp David, passer ses vacances avec les riches du Massachusetts, mais surtout se couler dans le costume et le fauteuil présidentiel sans engager une réorganisation des structures technocratiques de ce pays, pourtant contrôlé depuis les agences gouvernementales par l'extrême-droite américaine, à commencer par l'Armée. Si Obama se souvient qu'il a été élu notamment pour permettre aux Américains qui n'ont pas les revenus suffisants de pouvoir être soignés, il semble qu'il n'ait pas mesuré l'attente du "peuple" ("nous le peuple", a dit-il dit le jour de son investiture), du peuple qui l'A ELU, du peuple de gauche, quant à des réformes structurelles qui affaiblissent radicalement et pour longtemps l'extrême-droite américaine, politique et économique, qui vit des représentations et des actions armées. Heureusement, on pouvait compter sur cette extrême-droite par essence haineuse et planquée derrière son "anti-communisme" pour attaquer Obama et son projet de "réforme de la santé", qui a déjà maigri en fonction des coups publics portés contre elle, notamment par des hommes et des femmes qui ont des intérêts financiers énormes dans l'actuel système. Obama va t-il parler d'eux ? Va t-il les nommer, les désigner, expliquer quels sont leurs revenus sur le dos du système actuel, inefficace, coûteux et injuste ? Ou va t-il se contenter de servir la soupe centriste du "nous sommes tous brothers" ? Une démocratie est une guerre civile pacifique permanente, et Obama a été élu pour aller s'affronter à des hommes et des femmes qui ne jurent que par le billet vert, "Dieu" et l'arme à feu. Cette Amérique-là, débile et dangereuse pour les autres, pour les Américains et pour le monde, doit être "matée" (symbolisée par l'extrémiste de droite Chuck Norris "Texas Walker Ranger", religieusement diffusé chaque dimanche par TF1). Le Président des Etats-Unis a beaucoup de pouvoirs, il faudrait que M. Obama s'en souvienne et sorte de sa tour d'ivoire de Washington (qu'il a tant dénoncé).
Obama socialiste ? Tant mieux, puisque au moins, il n'est pas un "american fascist", comme ceux dont parle Chris Hedges (cf. dessous)
« Dans deux mois, Obama fêtera sa première année à la Présidence des Etats-Unis. »
Euh… Obama a gagné l’élection le 4 novembre 2008, il n’a pris ses fonctions que le 20 janvier 2009. A quoi sert de convoquer la mémoire de votre lecteur si la vôtre fait erreur sur des périodes aussi courtes ?
:/
Sympa d’avoir censuré mon dernier commentaire… même pas 3 minutes après qu’il ait été écrit. Bon, en toute amitié, voici un lien qui peut vous servir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Barack_Obama
🙂
… ça s’en va et ça revient… le bonheur du web 2.0 et du difficile exercice de la modération, je suppose. Bon, je me tais et continue de vous lire. Je ne commenterai même pas les énÔÔÔrmes fôtes d’ortografe, promis. (« il semble qu’il n’AIT pas mesuré… » oups, pardon)
Amitiés et sans rancune j’espère.
😉
Un donneur de leçon pour un commentaire vide ! La faute, il y en a, on écrit dans le mouvement, et à force de cotoyer ou d’entendre des personnes qui font des fautes, il m’arrive d’en faire aussi ! Sinon, il y en a 30 dans la note ? ! Obama a été élu début novembre. Et novembre, c’est dans deux mois ! Heureusement que vous êtes là pour que notre mémoire ne nous fasse pas défaut ! A part cela, vous n’avez rien à dire ? Non – ceci dit, vous le dites bien, bravo !
Sinon, sérieusement, les blogs et les notes sont faits pour avoir des échanges sérieux, même drôles, et éventuellement contradictoires, et certainement pas pour ce que vous venez de faire aujourd’hui. Soit vous êtes capable d’exprimer une lecture critique sur cette note (sur ce qu’elle DIT), soit vous restez chez vous…
Quant à « la censure », je n’ai rien censuré du tout, j’ai trouvé vos trois « commentaires » comme cela, et je les laisse, ils sont tellement terribles comme preuves…
CECI DIT, depuis la création de ce blog, je me suis servi des fonctions « suppression du commentaire » et « bloquer l’IP » lorsque j’ai été confronté à des individus qui insultaient, diffamaient, énonçaient des propos fascistes, nazis, etc. Et sans la moindre gêne ! Heureux !
http://www.liberation.fr/monde/0101590041-au-congres-obama-affiche-sa-determination
http://www.liberation.fr/monde/0101589744-titrevoix-ambigue-d-un
Ben écoutez pour vous répondre sur le bien fondé de votre article, je trouve que vous polémiquez à vide sur le bilan provisoire d’Obama. Vous lui reprochez de n’avoir pas mesuré l’attente du peuple ? Et vous, comment la mesurez-vous ? Vous le traitez comme un politique lambda alors que le peuple américain comme la classe politique internationale se sont accordés à lui reconnaître des qualités exceptionnelles.
Et puis, désolé de me répéter mais si Obama a bien été élu en novembre 2008, il a pris ses fonctions fin janvier. Vous ne pouvez donc pas dire qu’il gouverne depuis « bientôt un an » comme vous dites dans le titre.
Bon, à part ça Obama n’est pas la grande passion de ma vie, hein. J’aime juste qu’on sache faire la part des choses, dans la vie…
Je polémique à vide ? Il aura été élu depuis un an dans deux mois. Vous avez raison formellement : il est en fonction depuis janvier de cette année, soit donc depuis huit mois. Mais qu’est-il ? Président des USA. Ses pouvoirs, ses prérogatives, sont nombreux et importants. Il a déjà pris des décisions, marquantes, connues. Mais pour le reste, « la crise financière », comme pour la « réforme de la santé », il a été jusqu’ici beaucoup plus timide, timoré et « centriste », alors qu’il s’agit de sujets bien plus fondamentaux pour les citoyens américains que la fermeture ou non de Guantanamo. Non pas que cette fermeture ne soit pas importante, mais la vie des citoyens américains n’est pas, dans sa quotidienneté, concernée. Par contre, elle l’est par les règles financières. Or, il a été élu par une vague de gauche profonde et rarissime dans l’histoire de ce pays. Il n’a donc pas le droit de tergiverser, de ne pas être à la hauteur, parce qu’il a pris des engagements, fait des promesses. S’il ne sait pas qu’il peut avoir des ennemis, et qu’ils sont capables de presque tout, y compris de créer les conditions de son assassinat (Obama est le président élu qui reçoit le plus de menaces de mort, ce qui inquiète ses services de sécurité), c’est qu’il n’est pas assez éveillé à la vie dangereuse de ce pays, menacé par un fascisme technologique. Et pourquoi ne serait-il pas assez éveillé ? Parce que la bulle de Washington l’abuse, parce qu’il est trop content de lui (c’est le danger dans l’expression de ses supporters, qu’elle lui fasse perdre la tête), parce que ses ennemis déploient des moyens pour le détourner de ce qu’il peut voir, savoir, vouloir faire. Je polémique à vide concernant l’homme le plus puissant de cette planète ? ! Je mesure l’attente du peuple par mes lectures (médias, sites Internet, contacts avec des citoyens américains, résultats des élections). Si vous me relisez, trouvez-vous dans le titre, comme vous l’écrivez, que j’affirme qu’il gouverne depuis un an ? Pas de chance, ce n’est pas dans le titre, mais dans le texte, et je ne dis pas qu’il gouverne depuis un an, mais qu’il est élu depuis un an; et il faut savoir que pendant la période de transition, le président qui quitte la présidence ne fait rien qui puisse être contraire à celui qui a été élu.
Ah vous aussi vous aimez qu’on sache faire la part des choses ? !
Bon, je crois qu’on n’est pas d’accord mais ce n’est pas bien grave. 🙂
Guantanamo n’est pas juste important : c’est primordial. Oui, la dignité prime sur l’économie. Sans quoi, on serait tous fans de la Chine.
Quant au système de santé, il s’en occupe actuellement. C’est une question des plus délicates, comme le montre le film de Michael Moore et l’échec des Clinton il y a 15 ans sur ce dossier.
Concernant l’orientation politique d’Obama, bien sûr qu’il est centriste ! La gauche très à gauche n’existe pour ainsi dire pas aux U.S.A. Notre P.S. aussi glisse vers le centre, et comme vous l’avez souligné dans plusieurs billets Libé n’est plus à gauche depuis longtemps.
Je me suis mal exprimé en disant que vous polémiquiez à vide. Ce que je voulais dire c’est que j’ai l’impression que sur le sujet Obama, soit vous jugez trop tôt (moins de 8 mois, ce sont les faits), soit vous affirmez des choses sans citer vos sources (« il a été élu par une vague de gauche profonde et rarissime dans l’histoire de ce pays », ah bon ?), soit vous enfoncez des portes ouvertes (Obama est plus centriste que gauchiste).
En bref je trouve que vous faites un procès à l’homme sans être très objectif sur sa politique et ses premiers résultats. Vous le tournez d’ailleurs en caricature dès le début de votre billet au travers de cette image qui le présente en imposteur ou en malade mental (le Joker).
J’espère ne pas vous froisser.
« Guantanamo n’est pas juste important : c’est primordial. Oui, la dignité prime sur l’économie. Sans quoi, on serait tous fans de la Chine. »
Pour ce point, il a été courageux, pendant la campagne et après son élection. Car aux Etats-Unis, les républicains martèlent que fermer Guantanamo revient nécessairement à rapatrier les prisonniers sur le sol américain pour les juger selon le droit général, et que du coup c’est mettre en danger les citoyens – étrange comme ces individus qui menacent les « terroristes » du monde entier ont la frousse pour quelques personnes dangereuses. C’était, c’est, primordial, et il l’a fait, très bien, mais d’autres engagements de sa part étaient primordiaux, et il ne doit rien lâcher à cette extrême-droite. Mais celle-ci est puissante, contrôle un certain nombre de médias, de lieux institutionnels, et à mon avis se trouve au coeur du dispositif agression-sécurité, le Pentagone, la CIA.
« Quant au système de santé, il s’en occupe actuellement. C’est une question des plus délicates, comme le montre le film de Michael Moore et l’échec des Clinton il y a 15 ans sur ce dossier. »
Oui, mais il n’a pas le droit d’échouer : car il a été élu pour cela, il a une majorité réelle dans les deux chambres. Rarement un Président aura eu de ce point de vue autant de facilité.
« Concernant l’orientation politique d’Obama, bien sûr qu’il est centriste ! La gauche très à gauche n’existe pour ainsi dire pas aux U.S.A. »
Non, ce n’est pas exact : elle n’existe pas politiquement, puisque les deux grands partis se sont organisés pour contrôler la vie politique américaine. Mais une partie tout de même du parti démocrate est à gauche, et il existe une Gauche civique, à travers des associations et des mouvements civiques, et cette Gauche est constituée de millions de membres actifs et de sympathisants. Quant au fait qu’Obama soit centriste, il n’a pas été élu sur cette ligne, et s’il s’est recentré depuis son élection, c’est précisément à cause de Washington, de sa bureaucratie gouvernementale, du cadre politique et économique contrôlé par la grande bourgeoisie. A lui d’en sortir, pour pouvoir être libre et prendre les bonnes décisions.
« Notre P.S. aussi glisse vers le centre, et comme vous l’avez souligné dans plusieurs billets Libé n’est plus à gauche depuis longtemps. »
Non, le PS ne glisse pas vers le centre. Une partie du PS est centriste et presque de droite depuis longtemps, et l’autre non. Il y a donc cette tension très forte dans ce parti entre les deux directions. Pour l’instant, une dirigeante centriste (Martine Aubry) refuse logiquement de faire alliance avec le Modem, le centre, car dans l’Histoire, ce type d’alliance a toujours profité au centre et non à la gauche.
« Je me suis mal exprimé en disant que vous polémiquiez à vide. Ce que je voulais dire c’est que j’ai l’impression que sur le sujet Obama, soit vous jugez trop tôt (moins de 8 mois, ce sont les faits), soit vous affirmez des choses sans citer vos sources (« il a été élu par une vague de gauche profonde et rarissime dans l’histoire de ce pays », ah bon ?), soit vous enfoncez des portes ouvertes (Obama est plus centriste que gauchiste).
8 mois c’est peut-être tôt, mais il n’a que quatre ans et même moins à cause du temps que prendra la préparation de la prochaine élection. Il a donc pour lui un temps court. Cela passe très vite.
La vague de gauche peut être mesurée dans le nombre record de votants avec des citoyens et des citoyennes qui n’avaient jusqu’ici jamais voter. Ils ont voté cette fois-ci car Obama a su leur donner l’espoir que, pour une fois, ils ne seraient pas arnaqués par les arrangements de la grande bourgeoisie. Depuis, je pense qu’ils sont mi-figue mi-raisin sur le bilan provisoire d’Obama. Ensuite, il y a eu tout le soutien de cette gauche civique dont j’ai parlé.
« En bref je trouve que vous faites un procès à l’homme sans être très objectif sur sa politique et ses premiers résultats. »
Je ne lui fais aucun procès puisque je le soutiens, en rappelant simplement que celles et ceux qui l’ont élu attendent beaucoup plus de cet homme, de sa supposée intelligence et de sa sensibilité.
« Vous le tournez d’ailleurs en caricature dès le début de votre billet au travers de cette image qui le présente en imposteur ou en malade mental (le Joker).
J’espère ne pas vous froisser. »
Je ne le tourne pas en caricature, puisque si j’ai repris ici cette photographie, ce montage réalisé aux Etats-Unis, en effet, par cette extrême-droite haineuse, pour en renverser les codes et pour dire ici à quel point, peinturluré ainsi, il est encore plus « métisse », plus international s’il pouvait être socialiste !
Ceci dit, face à cette extrême droite haineuse et délirante (cf. les propos des participants à la manifestation du week-end), j’espère que les soutiens d’Obama seront offensifs en utilisant des procédés de stigmatisation des leaders de cette extrême-droite. Quand on entend les membres actifs de cette extrême-droite accuser Obama d’être un menteur, on croit cauchemarder, quand on ne veut pas oublier les mensonges répétés, multiples et si graves de l’administration Bush, soutenue par ces gens-là.