«Grève générale, occupons le 1er mai ! Ni travail, ni école, ni commerce, ni banque, ni bourse.» Qui a dit que le mouvement Occupy était mort avec l’expulsion mi-novembre de la place Zuccotti, ce confetti de bitume au pied des gratte-ciel du quartier financier de Manhattan ? Pour ceux qui en doutent, un «entraînement de printemps» est proposé à New York tous les vendredis à 14h30 au rythme des chants et des danses de guerre des militants d’Occupy Wall Street. Objectif : faire de la fête du travail une journée “sans les 1 %”. Initiée par Occupy Los Angeles qui voulait organiser une journée d’action «pour les droits des migrants, un travail pour tous et un moratoire sur les saisies des logements», le mot d’ordre s’est élargi au fil des semaines afin de s’adresser au plus grand nombre possible de participants – y compris ceux qui ne peuvent pas faire grève ou n’ont pas de travail.
Préparons un boycott du commerce mondial «pour montrer qu’on ne laissera pas en paix les 1 %», explique l’appel d’Occupy Mayday relayé sur Facebook. Un peu martial et emphatique, son ambition déterminée ne surgit pas de nulle part. Car contrairement à ce que l’on pourrait croire depuis l’Europe, la fin des occupations de places publiques aux Etats-Unis n’a pas mis un terme à la mobilisation contre Wall Street et la cupidité des «1 %». Un peu plus de six mois après la prise de Zuccotti Square par plusieurs centaines de militants, les mouvements Occupy (Wall Street, mais aussi New Haven, Oakland, Chicago, Seattle…) s’activent peut-être plus que jamais à transformer leur mobilisation surprise de la fin 2011 en mouvement de long terme.
Est-ce réaliste ? Cela se jouera en partie dans la capacité de ces collectifs majoritairement composés de jeunes travailleurs, précaires et étudiants à s’allier avec les organisations syndicales. Même si 18 % des salariés américains étaient syndiqués en 2010 selon l’OCDE, elles disposent tout de même de capacité d’organisation hors d’atteinte des Occupy. Surtout, elles ont mené en 2011 dans le Wisconsin un mouvement de grève des fonctionnaires d’une ampleur inédite. L’autre question stratégique concerne le positionnement de ces mouvements protestataires, très
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