« Aucun magazine féminin n’a cherché à en savoir plus » – Arrêt sur images

Coup de fil deux heures avant l'émission: un invité annule sa venue, pour cause de départ urgent. Pas de chance, c'était le seul journaliste du plateau, Jérome Levy, journaliste de Capital (M6), auteur d'une enquête sur le business model des vêtements de moyenne gamme, type Zadig et Voltaire, qui eux aussi font appel à des sous-traitants à bas coût en Inde, tout en vendant leur vêtements beaucoup plus cher en boutique. Cette annulation vient clore une série de difficultés à construire ce plateau. Rares sont en effet les journalistes qui ont travaillé sur le sujet. Côté télé, il y a eu un passionnant Cash Investigation diffusé en mai 2012. Les journalistes s'étaient rendus justement à Dacca dans la ville même ou s'est effondré l'immeuble au Bangladesh.

Côté presse écrite, nous avions repéré cette enquête de La Croix, réalisée suite à un précédent incendie dans un autre atelier de textile en novembre, ou encore ce reportage dans le Magazine du Monde sur l'industrie du luxe qui fait appel à de la main d'oeuvre en Inde. Aucun des journalistes n'est disponible. Quant aux féminins, la question est encore plus intéressante : étant prescripteurs en matière de mode, ces magazines ont-ils réalisé des enquêtes sur ce sujet? Impossible de joindre des journalistes sur ce sujet à Marie-Claire ou à Grazia. Quant à Elle, Marie-Françoise Colombani, ancienne éditorialiste du journal, ne se souvient pas d'avoir entendu une proposition sur ce sujet en 25 ans. Mais nulle pression des annonceurs, selon elle. Et d'estimer (au téléphone) que les marques auraient fait des efforts, que le problème serait "moins important qu'avant."

Quant aux marques concernées, les inviter est mission impossible. Nous avons invité Carrefour, dont la marque Tex aurait été retrouvée sur les lieux de l'effondrement de l'immeuble. Le directeur du développement durable ne veut pas s'exprimer et nous dirige vers le service communication. La marque se contente d'assurer que les usines dans l'immeuble effondré ne faisaient pas partie de leur fournisseurs. Même chose pour Leclerc, dont la marque Siplec aurait été retrouvée dans les décombres selon des ONG présentes sur place. Après de nombreuses relances, le service presse nous envoie un mail : "E.Leclerc n’est pas concerné. La SIPLEC, la société d’importation du Mouvement E.Leclerc, ne travaillait pas avec ce site". La prochaine fois, nous suivrons le conseil de notre invitée, Quitterie de Villepin, et nous les inviterons publiquement, directement via les réseaux sociaux.

C'est par cet article de Rue 89, que nous avons eu l'idée d'inviter Quitterie de Villepin (dont nous avions déjà parlé sur le site). Citoyenne engagée, elle s'est mobilisée sur les réseaux sociaux pour interpeller les marques. On peut lire ses tweets ici et ses interpellations sur Facebook ici ou ici. Nous avons invité également une représentante de Peuples solidaires, acteur essentiel de ces combats. L'ONG travaille en rela

via www.arretsurimages.net

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