Arrêt sur images – Florence Cassez, sainte ou complice ?

Jorge, blogueur : au Mexique, les télés gouvernent

"L'affaire Cassez est très intéressante du point de vue de l'analyse des
médias parce que la télé mexicaine était là dès le début, c'est-à-dire, dès
son arrestation, analyse pour @si Jorge, un blogueur mexicain. Au Mexique les chaines de télé sont très puissantes,
elle sont capables de manipuler le gouvernement, de faire passer des
lois à leur bénéfice, elles gouvernent et biaisent l'opinion."

"Dès que Mme Cassez a été arretée, elle a été présentée à la télé comme
coupable (c'est le cas de toutes les arrestations liées au crime
organisé… d'abord le verdict médiatique, le juge vient après), et ces chaines de télé ont construit la culpabilité (réelle ou
fictive) de Mme Cassez."

"L'opinion publique en a tellement marre de l'insécurité et de
l'explosion de la violence qu'elle est solidaire avec cette
construction : on n'a qu'à lire les forums de El Universal ou Reforma
pour voir que les gens la croient coupable (elle était la femme du
séquestreur et il y a des anciens séquestrés qui ont temoigné contre
Cassez). En plus, le sentiment d'infériorité national (l'auto-mépris
des Mexicains) fait que les gens regrettent d'avance que Sarkozy vienne
nous la piquer pour la libérer en France: une preuve de plus de
l'impunité dans laquelle on vit au Mexique."

"Les gens aussi se méfient de la justice et savent que les juges sont
corrompus, que les temoignages pourraient être faux, mais comme la
corruption du système judiciaire n'est pas tellement médiatisée,
l'opinion mexicaine préfère la voir coupable. Dans ce sens, elle suit
la «loi du 20 heures»".

"Quant aux journaux, conclut Jorge, ils sont beaucoup plus libres et beaucoup plus
partagés. Bien que critiques au regard de la presse française qui lui a
donné un gage d'innocence dès le début, ils sont également critiques
d'un système judiciaire parfaitement inégalitaire ".