André Orléan a tout a fait raison de soumettre
l'analyse de la crise financière, dans le cas grec, à l'analyse
politique, ce qui maintient «le peuple» au moment souverain de la
causalité politique. La crise, est immédiatement politique,
même si la faillite est économique et même si les acteurs du spectacle,
des classes en conflit, sont sociaux et transnationaux. Ceux qui
préfèreraient une hiérarchie de causalités allant des causes
matérielles aux conséquences logicielles peuvent lire les trois classes
d'évènements dans un autre ordre. On pourrait donc commencer, comme
d'habitude, par l'économie, avec Marx et les Patronats adorateurs du
Marché, puis la sociologie. Enfin la politique où les politiciens
s'agitent frénétiquement sou l'œil serein des économistes, seuls
calculateurs réels.Mais
il est clair que la gestion purement financière de l'économie,
qu'Aristote distingue déjà de l'œconomie, en l'intitulant l'«art
chrêmatistique», mène à l'entropie politique. Les peuples devront donc
bien fonder une résistance par une contre-attaque, améliorant, au niveau
du logiciel politique, la compétence sociale et locale de l'Union. Ils
devront considérer l'hégémonie actuelle du logiciel global financier et
la statue du commandeur de l'euro comme une illusion d'optique,
construite politiquement, sur la négation de la convivialité et de la
vie sociale des habitants du lieu – et en général des lieux : la
négation donc de la démocratie, (en grec : la souveraineté des circonscriptions électorales de cohabitants (dèmes).D'où l'importance réelle du sursaut politique c'est à dire de la démo-cratie, la renaissance par le soulèvement (stasis) de la prééminence des circonscriptions populaires locales : celle-ci ressurgit comme facteur autonome, elle remonte à la tête du
concret local, parce que la Finance, ayant traité le peuple,
techniquement, comme un simple facteur de profit local en baisse, doit
s'attendre à payer le prix de cette malversation.Bien
sût il y a un calendrier, des échéances techniques signées. Les auteurs
du plan de refinancement de la Grèce, indignés du recours au référendum
improvisé par le premier ministre du Pasok (le parti socialiste grec), sont convaincus qu'ils ont
le droit de suspendre sans délai les flux financiers qui doivent payer
les fonctionnaires grecs. Cette menace ne peut rallier que les
fonctionnaires. Mais mettre ce genre de menace «légale» à exécution
c'est prendre le risque ridicule de déclencher une guerre civile pour
des sommes ridicules par rapport à celles qui devraient être décaissée
si l'ensemble du système politique euroméditerranéen était mis en
failite par les experts comptables, européens, finalement au service des
banques plutôt que des Etats.Le
cas grec est un prototype ou même plus, un champ d'expérimentation
pour la préparation de la répression sociale en Europe. Le tout dernier
rebondissement de la saga financière globale semble provisoirement se
concentrer sur le système bancaire de l'Union européenne et sur la dette
grecque, qui mènerait le système bancaire européen, et donc
sino-américain, à la catastrophe si on ne parvient pas à obliger les
couches pauvres de la population de Grèce à tomber dans la disette
absolue.Les
Chinois prudents ne décident trop rien :
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