Pour
prendre de la hauteur face aux tumultes de l'affaire qui porte son nom, dont
les derniers développements se révèlent de plus en plus gênants pour le
gouvernement français, Bernard Tapie a trouvé la solution: regarder ailleurs et
investir dans les jets privés. Mais pas dans n'importe quel pays.Quelques
semaines seulement après avoir touché un pactole de plus de 200 millions
d'euros (net) prélevés sur fonds publics, somme que lui a allouée un tribunal privé dans l'affaire Crédit lyonnais/Adidas, l'ancien ministre a investi fin 2010 à Malte, place privilégiée de l'optimisation fiscale en Europe, en prenant 20% des parts d'une société d'aviation domiciliée dans la petite commune de Sliema.La
transaction a été finalisée «il y a cinq mois», assure Bernard
Tapie, joint par Mediapart. Son montant, lui, n'a pas été divulgué.Une chose est en revanche certaine: le 12 janvier dernier, dans la foulée du discret
investissement maltais de Bernard Tapie, la société en question, baptisée Carré Aviation, a agrandi sa flotte avec
l'achat d'un magnifique Bombardier Global Express BD700 (photo ci-dessus), estimé à plus de 20 millions de dollars, selon des spécialistes. Il s'agit d'un avion à réaction
très longue portée, 30 mètres de long pour 28 d'envergure, avec une capacité de
8 à 19 passagers.Suprême
coquetterie: la nouvelle immatriculation de l'avion – 9H-GBT – porte les
initiales de Bernard Tapie (le “BT” de “GBT”), pratique courante dans
l'aviation d'affaires pour marquer «son» engin au fer rouge. «Cela ne veut
pas dire que c'est mon avion privé, je ne l'ai pris qu'une fois. Mais les gars
de Carré Aviation m'ont dit que mes initiales, commercialement, ça les aide
pour le louer aux clients de la boîte, pour la plupart du Qatar», explique M. Tapie.Interrogé
sur les avantages fiscaux liés à Malte,
via www.mediapart.fr