A Natacha Polony, « Ce pays qui ne veut pas mourir: réflexions sur la France estivale », ma réponse complète

Complète, puisque sur son blog, un commentaire ne peut pas dépasser les 5000 caractères.

"J'ai lu cette note, avec un
sentiment d'effroi. Mais aussi de pitié. Car je sais bien à quel point on peut
s'enfermer dans un tunnel, une bulle. Et c'est votre cas. Vous êtes tellement
impregnée par la conscience politique de celles et ceux qui nous dirigent
actuellement que vous voyez des spectres partout. Il faut vous faire "soigner",
c'est grave. Car les seuls qui actuellement pensent et veulent une "guerre
civile" qui les arrangerait tant pour mettre en place des lois fascisantes, ce
sont précisément ces admirables gens qui nous dirigent et auxquelles vous vous
êtes soumise. J'ai lu votre biographie et j'ai vu à quel point vous avez dérivé,
d'une petite gauche prétendument républicaine à cette droite qui prétend tant
être française et qui trahit tant la France, sa culture, son rayonnement
international. Car non, madame, la France n'est pas au bord de la guerre civile,
le peuple accepte beaucoup, supporte beaucoup, en paix, alors que tant se
gobergent. Lorsque vous écrivez "Le feuilleton de l’affaire Woerth n’est, pour
la plupart des Français, qu’une anecdote à côté de ces faits qui nous racontent
ce que la France est en train de devenir", vous parlez de quels Français ? Je
suis français, j'en connais d'autres pour qui, NON, le feuilleton de l'affaire
Woerth n'est pas une anecdote. Lorsque vous écrivez "Et qu’en ont retenu tous
ceux qui évoquaient ces événements, de quelque milieu qu’ils soient, de quelque
bord politique ? Que celui qui transgresse la loi, ne répond pas aux injonctions
de la police et force un barrage devrait pouvoir poursuivre sa route
tranquillement. Que des masses d’individus trouvent à ce point inacceptable
l’accident qui a résulté de leur tentative de fuite qu’il peuvent exprimer leur
haine des autorités représentant l’Etat et le peuple français en détruisant tout
sur leur passage, et notamment les voitures de leurs voisins. Que, finalement,
enfreindre les règles est devenu une norme, et que cette loi délibérée en commun
qui fonde la démocratie ne sert qu’à se retourner contre ceux qui l’acceptent.
La preuve : ils ont vu la compagne d’un braqueur mort dans sa fuite annoncer
qu’elle porterait plainte contre les policiers auteurs des coups de feu. Dans
une langue qui n’a plus cours, ont aurait dit que c’est ce qui s’appelle n’avoir
pas de vergogne." c'est que vous avez fait un choix : les forces de l'ordre sont
toujours innocentes, à défaut d'être inoffensives. Les citoyens qui les mettent
en cause sont toujours des menteurs. Je pense que la direction de la rédaction
du Figaro soupire d'aise, vous allez bénéficier d'une promotion. Le passage
suivant est digne du Front National : "Qui traversait la France en cet été 2010
pouvait sentir la colère monter. Une colère dangereuse, parce que dictée par un
sentiment d’impuissance. Une colère qu’exacerbent encore les protestations de
vierge outragée contre la « politique sécuritaire » du Président. Quand le
souvenir des émeutes de 2005 se réveille à chaque fait divers, quand les
Français sentent une telle haine contre eux, contre leurs institutions et leur
mode de vie, de la part de certains de leurs concitoyens, agiter encore le vieux
chiffon usé du « retour aux heures les plus sombres de notre histoire » relève
non seulement de l’aveuglement, mais surtout de l’irresponsabilité. Les Français
voient enfler le spectre de la guerre civile, et que vient-on leur répondre ?
Que les salauds, ce sont ceux qui s’inquiètent, et ceux qui veulent que le
pouvoir politique agisse. Que ce pouvoir ne croit pas en ses propres décisions,
et ne vise que sa perpétuation. Mais ils le savent, car le peuple est plus
lucide que ne le croient les représentants auto-proclamés du Bien." Car, NON,
madame, les Français ont bien oublié les émeutes des banlieues (ah oui, c'est
vrai, un jeune tué par et pour ? !), NON, madame, je suis français, et je ne
sens aucune haine contre moi, mais par contre, je sens et je comprends une haine
contre un pouvoir politique qui ment, qui prétend considérer et aider et qui en
fait ne fait rien, qui prétent tant "agir" et ne fait rien, sauf prendre des
mesures favorables à un glissement fascisant, contre des élites qui
s'autoreproduisent et tuent la République par destruction de la méritocratie. Il
serait temps de vous réveiller, de cesser de considérer la France par les
prismes idéologiques et malades de Tf1 et du Figaro. Vous censurerez peut-être
mon commentaire, je vais le publier sur mon blog, avec l'adresse du vôtre et de
cette infâme note. Vous en arrivez à donner des leçons de France aux Français :
nous méconnaîtrions notre pays, préférant l'ailleurs et la piscine, à ces
paysages, ces villages, ces terroirs, ces histoires, si divers. Mais là encore,
NON, les Français ont été les premiers visiteurs de leur pays (merci les congés
payés !) et le sont encore, mais en même temps, ils savent que la France n'est
pas le tout du monde, qu'il y aussi de bien d'autres beaux pays, auxquels nous
sommes liés, dont certains d'entre nous viennent. Mais la France franchouillarde
qui se regarde le nombril et qui s'extasie sur son être français et sur son être
soi, à la manière de certains de nos grands bourgeois et de notre noblesse,
source de la passion pour "l'identité", NON, merci !"

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Translate »
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x