À Bercy, reconstitution de ligue (sarkozyste) dissoute | Mediapart

Ce n’est qu’une anecdote mais elle fait beaucoup jaser au ministère des finances et surtout elle est hautement révélatrice du climat politique qui règne dans cette grande maison : pour faire carrière dans la haute fonction publique, au sein des grandes directions de ce ministère, mieux vaut être sarkozyste. Peut-être est-ce stupéfiant, mais c’est ainsi. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les promotions qui ont lieu en ce moment au sein de la très influente direction générale du Trésor, avec la bénédiction du ministre des finances, Pierre Moscovici.

Ramon FernandezRamon Fernandez

Comme on le sait, le patron de cette direction, depuis mars 2009, est Ramon Fernandez. Conseiller à l’Élysée sous le précédent quinquennat et figurant parmi les « chouchous » de Nicolas Sarkozy, il a été propulsé par ce dernier à ce poste. Et depuis, il coule des jours heureux à Bercy, entretenant avec Pierre Moscovici les meilleures relations du monde.

Or, une promotion doit intervenir prochainement au sein de l’une des sous-directions du Trésor (ici, l’organigramme), celle qui gère le service du financement de l’économie. Les bons connaisseurs de Bercy pensaient donc que Ramon Fernandez aurait un souci d’impartialité en choisissant comme responsable un haut fonctionnaire qui ne soit pas de son clan. D’autant qu’au sein de ce service le numéro deux, Corso Bavagnoli, vient déjà exactement des mêmes horizons. Sous-directeur en charge des banques et du financement de l’intérêt général, il était sous le précédent quinquennat, à partir de 2009, le conseiller du premier ministre François Fillon pour les affaires économiques et financières.

Delphine d'ArmazitDelphine d'Armazit

Ce qui ne va donc pas empêcher de Ramon Fernandez de faire superviser ce service par une autre de ses proches. Il s’apprête en effet à nommer à la tête de cette sous-direction Delphine d’Armazit qui était, de 2007 à 2009, le prédécesseur de Corso Bavagnoli à Matignon, aux côtés du même François Fillon. En quelque sorte, il s’agit donc, si l’on peut dire, d’une reconstitution de ligue dissoute. Ce qui, à vrai dire, n’a rien de surprenant : si Pierre Moscovici s’applique à suivre une politique économique quasi identique à celle en vigueur sous le précédent quinquennat, il n’est guère surprenant qu’il déroule le tapis rouge aux hauts fonctionnaires d’ancien régime.

via www.mediapart.fr

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