Pour celles et ceux qui
se veulent «républicains», le nom et le symbole de «la
République» sont si sacrés qu'il suffit de les prononcer pour que
l'émotion les gagne. Mais les mots sont-ils les choses, le mot de
«République» suffit-il à faire la res publica ? L'Iran prétend
bien être une… République, islamique, mais sa structuration
hiérarchique et sa direction autoritaire par des prêtres
permettent-elles de justifier cette dénomination ? Et pour la France
? Où en sommes-nous ? Pour d'aucuns, la question ne se pose pas. Le
fait est dit, le fait est : il y a la «République Française».
C'est que pour cela, les faits humains ne peuvent pas si pervertis
qu'il y aurait, parfois, renversement des choses et des faits et des
principes. Pour éviter cette menace de l'inversion-subversion,
d'autres se réfugient dans le rappel systématique de la République
originaire, des débuts, purs, à l'instar de ces islamistes pour qui
le seul Islam pur est celui des «origines», et ce même s'ils
attribuent à ces premiers temps des principes contredits par
l'Historiographie de l'Islam. Après tout, qu'importe, qui ira
vérifier ? Nous en sommes là, aussi, à ce mensonge généralisé
qui ne semble plus déranger beaucoup. Par exemple, en France, la
majorité parlementaire actuelle a ses véritables références et
valeurs dans le pétainisme et l'extrême-droite libérale, mais,
pour être présentable, elle tient en permanence des
«discours-de-gauche» (référence à des hommes de gauche, Jaurès,
Moquet, etc ou généralités généreuses sur «la solidarité),
pour pouvoir fixer et imposer des principes d'extrême-droite et
notamment dans les relations humaines (droit du travail, immigration,
…). Mais voilà, il ne faut pas dire en France que le gouvernement
français actuel est un gouvernement d'extrême-droite. Car cette
mise en perspective de l'Histoire, notre Histoire, pourrait
rendre insupportable et scandaleux le dit fait. Car il y a un peu
plus de soixante ans, en Europe et dans le monde, une coalition
d'alliés, représentés ici par une Résistance diverse, parvenait à
culbuter enfin les régimes d'extrême-droite, fascistes, nazis, qui
s'étaient développés comme des cancers des années 20 à la fin
des années 30, et ce pour préparer des crimes inouïs contre des
civils sans défense. Le Conseil National de la Résistance a beau
avoir fixé des principes cohérents, sérieux et indispensables, «la
République Française» de 2009 s'assoit toujours dessus, comme par
exemple en ce qui concerne l'indépendance des médias. Pourquoi ?
Pourquoi cette République, originairement révolutionnaire, a t-elle
pu être à ce point possédée ? C'est là que les faits et
les connaissances de notre Histoire redeviennent ce qu'ils sont
toujours, indispensables, si nous voulons comprendre ce qui a pu
advenir comme notre «présent», un présent dans lequel tant de
républicains se sentent si peu présents. Qu'est-ce que, avec la
Révolution, le peuple français est censé avoir rejeté et effacé
?
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Ce texte (complet en PDF) est une introduction à un travail et un livre qui seront publiés ici au fur et à mesure des prochains mois, et disponible en copie libre. Son titre complet est "Comment et pourquoi la République est-elle, 220 ans après le commencement de la Révolution, en échec et si virtuelle ?"
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