100 000 éléphants tués: le braconnage est reparti de plus belle en Afrique – Page 1 | Mediapart

Selon Wittemyer et ses collègues, en 2011, le taux d’abattage illégal à l’échelle du continent a atteint le niveau record de 8%, ce qui correspond à 40 000 éléphants tués, et signifie qu’un éléphant d’Afrique sur douze a été tué par un braconnier cette année-là. C'est un tragique retour en arrière: très important dans les années 1980, le braconnage avait diminué dans les années 1990, et repart à nouveau aujourd'hui.

Les chercheurs estiment qu’en l’absence de braconnage, les populations d’éléphants augmenteraient en moyenne de 4,2% par an du fait de la reproduction. Sur la période 2010-2012, le taux moyen d’abattage illégal a été de 6,8% par an, soit environ 34 000 éléphants tués par an, et a donc entraîné une baisse de l’effectif de l’espèce, évaluée à 3% pour la seule année 2011. Même si l’abattage semble avoir diminué en 2012 et 2013, il reste trop massif pour permettre le renouvellement des populations. En Afrique centrale, la région la plus affectée, la population d’éléphants a diminué des deux tiers dans la décennie 2002-2012.

Le braconnage représente donc une menace pour l’avenir de l’espèce : « Notre analyse met en évidence le tribut élevé que le commerce illégal de l’ivoire impose aux éléphants d’Afrique, et suggère que la pression démographique exercée par la chasse illicite  dépasse la capacité intrinsèque de reproduction de l’espèce », résument les auteurs de l’étude, publiée en accès libre dans Pnas, la revue de l’académie des sciences américaine.

Sur le site de la réserve nationale de Samburu, au Kenya, que Wittemyer et ses collègues ont étudiée intensivement depuis 1998, l’abattage illégal a nettement augmenté depuis 2008 et il est fortement corrélé avec le prix de l’ivoire au marché noir, ainsi qu’avec le nombre de saisies d’ivoire destiné à la Chine. Les observations montrent que quand le prix de l’ivoire dépasse 30 dollars le kilo, le braconnage commence a augmenter. Or, ce prix a atteint 150 dollars dans la période récente.  « Tant que le prix de l’ivoire sera élevé, il y aura toujours des éléments criminels prêts à chasser les éléphants », dit Wittemyer, cité par l’AFP.  

Ce constat n’est pas nouveau. La situation actuelle rappelle celle des années 1970-80, pendant lesquelles l’ivoire était très apprécié. Les prix avaient ensuite baissé, à la suite d’importantes campagnes d’opinion, et l’abattage illégal avait diminué. Mais ces dernières années, les massacres spectaculaires d’éléphants se sont multipliés. En 2012, au Cameroun, des centaines d’éléphants ont été abattus avec des armes automatiques dans le parc national de Boubandjida.

Au Zimbabwe, en 2013, près

via www.mediapart.fr

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