Régulièrement, dès qu'il s'agit pour lui de faire parler de lui (comme le veut l'un des principes de la communication actuelle, le principe explosif), ce Monsieur publie un texte qui, donc, fait "boom". Là, l'ex-étudiant en philosophie, s'en prend à ce qu'est l'enseignement de la Philosophie, de la dissertation – et il s'agit, notamment, de "vendre" l'usage de son "application", et il garantit à l'élève fainéant/révolté un résultat satisfaisant. Tout ça pour ça. C'est que, désormais, le monde devient de plus en plus occupé par des mercenaires auto-entrepreneurs qui, en tant que tout-seuls, donnent des leçons au monde entier, et notamment à des collectifs de travailleurs. Si la dissertation de Philosophie avait pour objet de poser une question à laquelle, depuis deux mille ans (2500 ans, en fait), nul n'avait répondu, ce serait, en effet, étonnant d'imposer un tel exercice impressionnant – mais, évidemment, ce n'est pas le cas. A bien des questions, nous avons déjà de nombreuses réponses, totales, définitives, ou partielles. Mais, avec le renouvellement des générations, des problèmes connus, identifiés, traités, et possédant des réponses déjà valables, se reposent, que ce soit ontologiquement (ah, la mort…), structurellement (ah, les organisations…), ou de manière nouvelle, au moins en apparence. Et, à l'élève qui travaille, il ne lui est pas demandé de rédiger LA réponse à la question/problématique, mais de rédiger SA réponse, non pas pour qu'il exprime sa subjectivité pure, mais qu'il ou elle exprime une réponse, par la construction d'une analyse, par l'énonciation et l'enchaînement de plusieurs formes de la pensée, le questionnement, l'analyse, l'argument, etc. Mais voilà : pour l'auto-proclamé "philosophe" Cespedes, tout ce travail-là serait de "pure rhétorique". S'il identifie, lui, tout ce travail-là, à de la "pure rhétorique", c'est qu'il n'est, assurément, pas un "philosophe", mais, depuis Platon, nous savons qu'il existe des imitateurs-escrocs, les Sophistes. Par exemple, un Sophiste fera semblant de connaître ce dont il parle, comme ici, l'épreuve de Philosophie. Ainsi, comme un mauvais élève de Terminale, il viendra tancer la subjectivité, radicale, de la notation, comme si une note relevait simplement d'une opinion, d'un goût, "j'ai aimé", "je n'ai pas aimé". Pour écrire une telle ânerie, outre qu'il faut ignorer l'évolution du métier, avec un travail de correction/notation qui est encadré par le Ministère, et ce parce que, dans le passé, des professeurs de Philosophie ont pu abuser de leur position, et, après la première correction, une copie peut être relue par un autre professeur, et puis faire l'objet d'une discussion dans une commission, il faut surtout, de la part de M. Cespedes, ignorer et mépriser le travail des professeurs de Philosophie, puisque, du côté des élèves, cette rédaction, la dissertation, n'est pas un travail de "pure rhétorique", et du côté des professeurs, le travail de la correction n'est pas l'expression d'un clinamen inexplicable et inexpliqué. Mais quand on est devenu un beau parleur à plein temps, comment saurait-on encore ce qu'est le travail collectif ? Et on le sait d'autant moins que l'on fréquente des personnes qui, elles aussi, sont dans des logiques "individuelles", même si ces personnes, contrairement à leur discours et leur idéologie, se rassemblent pour composer ensemble une force collective, histoire de peser sur les élus, les décisions, etc. Quand un tel sieur nous assène qu'il s'agirait d'imposer "le philosophiquement correct", il fait des clins d'oeil à celles et ceux qui, chaque jour, dénoncent le "socialement/politiquement correct", qui, par conservatisme, ferait obstacle à une réforme, et ce faisant, le tout-seul Cespedes fait savoir à un pouvoir en place que, lui, en tout cas, il soutient le principe (et le contenu) d'une réforme de "la philo". Il pourrait y avoir un débat d'idées inventif et constructif, mais on ne le veut pas – mais lui le veut ! Et si M. Cespedes était pris au mot ? Pourrait-il nous démontrer ce qu'est un "débat inventif et constructif" ? Inventif ? Il va donc falloir être capable de dire des choses tout à fait… nouvelles et inédites, jamais envisagées, jamais énoncées. Si, bien sûr, tout n'a pas été dit, beaucoup a été dit, pensé, argumenté, justifié. Et si M. Cespedes parlait d'inventivité, sans en être capable le moins du monde ? Mais là, M. Cespedes peut sortir de sa poche son téléphone portable, avec "son application" : il est inventif…, il a fait une application "philo" sur "mobile". Donc, son texte est là pour lui faire de la publicité. Ce n'est pas bien neuf, comme procédé. Et est-ce lui qui l'a inventé, de son génie philosophique mais aussi informatique ? ! Cet homme fait tout, il va devoir augmenter son auto-biographie, celle que l'auteur du texte sur cette page, J. Grau, porte à notre connaissance. Mais s'il n'a pas inventé la "logique appli" (nous sommes en 2018, tout cela a pris corps il y a de nombreuses années), a t-il une créativité intellectuelle au point d'être capable de nous apprendre des choses que nul n'a jamais encore su ? Parce que, pour ce qui est de ses méthodes d'auto-valorisation, elles sont éculées : "Le message sous-jacent est clair: "La pensée critique ne sert à rien, vous devez uniquement vous contenter de faire semblant de penser et de critiquer!". Si l'on ne présente pas la philosophie comme une discipline consensuelle, elle risque d'apparaître sous son vrai jour: une discipline révolutionnaire." Evidemment, M. Cespedes ne peut pas s'auto-valoriser en se présentant comme un auteur qui manquerait totalement d'esprit critique, voire même, de sens révolutionnaire, alors, il le fait, en accusant le système de l'enseignement, jusqu'au bac philo, de faire passer un tel message aux élèves, "la pensée critique ne sert à rien", alors que tout le travail des professeurs de Philosophie est tout le contraire ! Et donc, en attaquant ainsi un tel enseignement, dont la situation est, actuellement, indécise, fragile, sait-il ce qu'il fait ? Par contre, il sait au moins ce qu'il dit (il faut le souhaiter), et, pour les professeurs de Philosophie, "petits soldats du philosophiquement correct, M. Cespedes exprime tout son mépris, par la comparaison qu'il en fait avec des garde-fous historiques. Ce qui est comique, c'est de penser à ce que de tels "garde-fous", s'ils étaient vivants, penseraient de M. Cespedes et de ses nombreuses certitudes, sans démonstration. Le moment le plus cocasse de ce texte est lorsqu'il écrit " En 2018, c'est donc un régiment entier d'ectoplasmes qui sèment joyeusement la confusion entre philosophie et sophistique, sagesse et citations de sage
s, critique sociale et masturbation intellectuelle décomplexée. – Passons. La montée d'une nouvelle génération d'authentiques philosophes devrait prochainement nous en débarrasser…". Quand un Sophiste en arrive à répéter le discours contre les Sophistes, c'est que nous sommes arrivés au stade ultime de la falsification généralisée. Sur de telles bases, Cespedes le pirate (il faudra penser à l'ajouter à sa biographie), exprime, à l'attention des bacheliers, qu'il dispose de LA méthode qui assure une "note en or" (ah, les Sophistes, toujours les mêmes !), à l'élève qui suivra sa "méthode voyoute" (il n'allait pas écrire la méthode "plan plan", "pépère", etc). Il suffit de voir cette schématisation, pour pouvoir dire, clairement, aux lycéennes et lycéens de ne surtout pas suivre cette image d'une construction, parce qu'il ne s'agit pas d'une "méthode", dans la mesure où elle fait fi de la nature de la problématique, de sa signification, de ses implications. Et, pour faire valoir son application, le sieur passe à la langue anglaise et à Facebook Live. Bon, il va falloir quand même un peu "bosser", mais si vous le faites, vous êtes assuré de "plier le game" – comme si vous pouviez, chers élèves, troquer un travail d'une année complète pour cet ersatz. Si vous n'avez pas travaillé de l'année, vous pourrez être tenté. Sinon, vous en rirez. Cela reviendrait à considérer qu'un travail peut être simulé, pour le même résultat qu'un vrai travail. On comprend pourquoi M. Cespedes peut défendre une telle logique. C'est ce qu'il fait : faire semblant de penser, argumenter, critiquer. M. Grau l'a rappelé : c'est ce que M. Cespedes fait si brillamment qu'il est sollicité de partout. Mais avec vous, ce sera l'échec de son application : car si vous pratiquez de plus en plus, le "Jugement critique", si vous avez de plus en plus "soif de connaissances" et si vous avez, intellectuellement, de la "créativité", alors que penserez-vous de M. Cespedes ? ! De ce genre de textes, écrit sur un coin de table, et qui finit dans sa vulgarité, originelle… ? !
Merci pour cette touchante attention. Je n’ai pas tout lu en détail, mais j’ai compris la teneur. Encore M. Grau avait-il l’élégance de citer de larges extraits des articles, pour d’ailleurs finalement dire qu’il était plutôt d’accord dans le fond (tout ça pour ça !), même síl a dû dénicher LA photo de 2011 qui prouverait que j’appartiens au camp des captalistes (que je conspue pourtant dans tous mes livres), autant ici on ne comprend pas à quoi vous faites vraiment référence : mon article dans Libération (http://www.liberation.fr/debats/2018/06/18/faut-il-tricher-au-bac-philo_1659416) ? Dans le HuffPost (http://bit.ly/2teWCpE) ? Mon passage sur LCI (https://youtu.be/MPCVOsKVpY4) ?
Je pense que vos critiques s’adressent à mon être-même, vu la hargne avec laquelle vous cherchez à me rabaisser à chaque phrase, depuis votre titre éloquent jusqu’à la « vulgarité » finale, sans parler de vos trucages pourris qui doivent vraisemblablement vous faire rire. Bon, j’imagine que ma tête ne vous revient pas. Jalousie masculine ? On en est vraiment à ce niveau de débat ? Je n’ose le croire…
Vous rejouez le combat éternel du Sophiste et du Philosophe, comme si le bac et son bachotage de + en + intense se rangeait vertueusement du côté de la philo, le côté noble, forcément noble. Je conteste justement en critiquant ce que je nomme le « philosophiquement correct » : non pas ce que font les profs de philo (il y en a plein d’excellents, heureusement !), mais ce que l’élite bourgeoise fait à la philo, à savoir la réduire à un catéchisme convenu et obéissant. Claude Lévi-Strauss, Jankélévitch, Jaques Derrida, J. Bouveresse et bien d’autres partagent cette critique – seraient-ils des « sophistes » à vos yeux ?
Philohack est une appli mobile GRATUITE. Elle m’a coûté cher, en temps et en argent, et je l’ai fait que par amour sans aucun business plan en tête, alors vos attaques consistant à répéter en boucle « Il vend son appli » sont juste nulles. Vous auriez pu un peu vous renseigner…
Pour ce qui est de la Méthode Voyoute, elle fonctionne plutôt bien
(https://youtu.be/E3O_coshPAs), je l’ai testée depuis 3 ans. Elle donne confiance aux bacheliers en difficulté, et c’est tout ce qui m’importe pour l’heure. Leurs remerciements sur le groupe Facebook dédié me vont droit au coeur : https://www.facebook.com/groups/Philohack/.
Clairement, il y a deux états d’esprit : celui de quelqu’un qui lit tout en détail, et l’autre qui ne lit pas tout en détail, mais prétend néanmoins avoir « compris la teneur ». Je ne serai pas surpris que ce « manque de lecture en détail » définisse votre habitude, ce qui expliquerait nombre de vos erreurs, et pire encore. Puisqu’il s’agit d’une lecture en détail, nul besoin de citer de « larges extraits des articles », puisque les internautes peuvent trouver facilement vos propos. M. Grau n’a pas seulement fait référence à une intervention de votre part, datée, mais à la liste de vos « clients », ce que votre propre site affiche, exhibe. Si vous pensez sérieusement « conspuer pourtant dans tous mes livres », les « capitalistes », alors que vous vous mettez autant à leurs services, y compris dans votre attaque de l’enseignement de la philosophie, c’est que votre compréhension de vos propres ouvrages souffre d’un évident problème, ou alors que le contenu de vos livres est en décalage avec votre prétention à les « conspuer ». Evidemment, aucune surprise de lire que vous vous présentez en victime d’une « hargne », personnelle, voire même d’une « jalousie masculine », ce qui en dit long sur votre perception de vous-même, de ce que vous êtes et faites. Vous donnez des leçons au monde entier, ici à des enseignants d’une discipline, et il serait intolérable que l’on vous réponde, en vous critiquant ? ! On voit quelle est votre « compréhension » de « la Philosophie », un monologue, en effet, sophistique, et pas un dialogue. C’est pour cela que, à l’instar de tous les charlatans médiatisés, lorsque vous vous exprimez publiquement, c’est toujours en situation de monologue, ou en face de personnes qui sont en accord avec vous, ou qui n’ont pas la capacité de vous répondre. Non, nous n’en sommes pas à ce niveau de débat, c’est vous qui faites de ce débat un tel ! L’enseignement de la Philosophie est-il déterminé à être un catéchisme convenu et obéissant ? Prenons l’exemple de cette affirmation. Prouvez le. Mais vous ne le faites pas et en êtes bien incapable. Vous exprimez un jugement (parmi d’autres !), sans argumenter, sans justifier. Pour nombre de professeurs de Philosophie, cette caractérisation critique, un « catéchisme », est, objectivement, volontairement, une insulte de votre part, puisqu’il relie cet enseignement au Christianisme et à son dogmatisme, alors que ces professeurs travaillent tellement à ce que ces nouveaux adultes que sont les lycéens en Terminale, puissent commencer à penser par eux-mêmes, ce qui est à l’opposé de ce catéchisme. Et que faites-vous pour valoriser votre jugement ? Vous usez d’un argument d’autorité, en citant Lévi-Strauss, Derrida, etc, comme si vous vous inscriviez dans cette lignée, comme si vous étiez au niveau de ces penseurs ! Mais il faut dire que c’est ce que votre site Internet pose : « intellectuel majeur du 21ème siècle ». Quand vous vous auto-évaluez, vous n’y allez pas avec modération, ni esprit critique ! Si vous lisiez ce qui est écrit, nulle part il n’a été affirmé que votre appli est payante, mais que dans cet « investissement », dont vous nous apprenez qu’il vous a tant coûté, on comprend que vous en attendez un « retour sur investissement », en vous faisant passer pour une autorité concernant la Philosophie, l’enseignement de la Philosophie, et c’est précisément le sens de votre tribune dans le Huffington Post – un démarchage commercial. Quant au fait que votre méthode fonctionne plutôt bien, quelle vérification scientifique de, en a été faite ? Sans cela, s’il s’agit de remerciements de quelques jeunes (qui sont vos « fans »), ces « témoignages » n’ont aucune valeur, et ces pratiques s’inscrivent bien dans l’Histoire de la Sophistique, ne vous en déplaise. Votre auto-évaluation-satisfaction de votre « méthode », relève de la même logique, du même niveau.
Plus je vous lis, plus j’ai du plaisir à vous lire. Surtout, continuez !
Choix cornélien : ne pas publier votre commentaire, étant donné sa nullité. Ou le publier, et permettre à chacune et chacun, de constater celle-ci. Le choix est donc fait. Pour ma part, je suis franc, là encore, à la différence de vous, et je ne dirai pas que j’ai du plaisir à vous lire, tellement on est affligé par le caractère inversement proportionnel de la valeur supposée de votre égo à l’oeuvre, « philosophe », et la réalité de cette « pensée » promise et, comme l’arlésienne, introuvable.
Je suis professeur de Philosophie. Des collègues, membres d’une association spécialisée, m’ont fait part de cette polémique. J’ai pris le temps de lire. Je m’exprime en mon nom, mais je le sais, aussi, pour de nombreux collègues. Ce que fait M. Cespedes, et ce qu’il dit ici pour se justifier, est à la fois scandaleux et ridicule. C’est ce que disent ces collègues. Il se sert de la Philosophie pour se faire valoir, dans le même temps qu’il la vilipende, avec son « discours trash ». Je trouve que nous sommes très gentils et polis avec lui. Nous aussi on devrait être trash avec lui. Escroquerie, je suis d’accord avec ce terme, cette accusation.
Un nouveau « commentaire », de M. Cespedes, est enregistré, mais n’est pas publié. Il s’agit d’un commentaire vide, puisqu’il se résume à de l’auto-célébration, et à rejeter, moquer, à priori, celles et ceux qui le critiquent. Le commentaire n’est pas effacé, il pourra être ainsi cité, si besoin est. Mais ce blog n’a pas pour vocation de permettre qu’une personne vienne y publier la seule expression de ses extases et borborygmes.