Des cookies tea-partyistes comme outils de propagande
La belle Sarah a débarqué fin novembre dans une école primaire de Pennsylvanie chargée de cookies odorants, qu'elle a distribués en conseillant aux gosses d'en profiter avant que le « nanny state » (l'Etat paternaliste) d'Obama ne les empêche désormais d'accéder aux plaisirs simples de la gourmandise.
Suivez bien le raisonnement, ironiquement pointé par Judith Warner dans un article publié par le New York Times :
« Le fait que les écoles soient contraintes d'encourager des alternatives alimentaires au régime national classique haut en sucre est une attaque contre le mode de vie américain. Contre la liberté et le bonheur. Contre les délices de l'enfance et, bien sûr, l'intégrité de la famille. »
L'animateur télévisuel d'extrême droite Glenn Beck défend, pour sa part, l'argument suivant :
« L'administration Obama croit que vous êtes incapable de prendre des décisions. […] Laissé à vous-même, vous allez manger trop, vous allez devenir un gros plein de soupe. »
La nourriture comme facteur identitaire
Judith Warner procède à un décryptage en règle de l'histoire gustativo-libertaire de ses concitoyens :
« En initiant une guerre contre la graisse et le sucre, le gouvernement touche à une question centrale du mode de vie américain. Manger trop, n'importe quoi, n'importe où, n'importe quand, en réponse à n'importe quel stimulus, est quelque chose de central, de crucial, pour notre identité.
C'est tout de même nous qui avons inventé les emplacements pour tasses de café et bouteilles dans les voitures, et aussi la restauration à emporter sans descendre de voiture. Vous ne pouvez prétendre changer un aspect du comportement alimentaire sans vous attaquer à l'ensemble de notre mode de vie, à notre rapport à la nourriture. »
via www.rue89.com