Une filiale du Crédit Mutuel en pleine «dérive mafieuse» – Page 1 | Mediapart

Les documents et témoignages recueillis décrivent de l’intérieur un impressionnant système d’évaporation de fonds vers les paradis fiscaux (Panama, Bahamas…) et révèlent divers circuits de blanchiment d’argent liquide. Ils interrogent également sur le climat de laisser-faire entretenu, malgré les alertes internes, par les plus hautes instances de la banque monégasque, mais aussi de la maison mère à Paris. Interrogé, le Crédit Mutuel n’a souhaité faire aucun commentaire [voir sous l'onglet « Prolonger » la liste des questions posées par Mediapart].

Certaines personnalités associées à des affaires judiciaires, comme le Brésilien Ricardo Teixeira, ancien dirigeant de la FIFA impliqué dans plusieurs dossiers de corruption, apparaissent par ailleurs dans la liste des clients de la Pasche Monaco, d’après les documents en notre possession.

Les pratiques douteuses de la Pasche Monaco, dont le Crédit Mutuel s’est séparé fin 2013 en catastrophe, sont au cœur depuis l’été dernier d’une information judiciaire ouverte sur le Rocher pour des faits de « blanchiment ». Les investigations ont été élargies, il y a peu, à la demande du juge d’instruction en charge du dossier, Pierre Kuentz, à des « omissions de déclarations de soupçons de blanchiment » auprès des autorités de contrôle, au regard du nombre étourdissant de transactions suspectes opérées par la banque depuis des années.

Cela ressemble à un secret de polichinelle. « J’avais l’impression que la banque était une coquille vide, un établissement fictif sans véritable client. La Pasche était en déficit chronique depuis des années », confie aujourd’hui Maurice Pilot, éphémère président du conseil d’administration de la banque monégasque, entre juin et septembre 2011. Il sera remplacé par l’avocat genevois Dominique Warluzel, dont le nom est cité à plusieurs reprises dans le volet financier de l’affaire Karachi – Me Warluzel apparaît comme le représentant légal d’une société écran panaméenne ayant permis la corruption de l’ancien ministre de la défense d’Arabie saoudite, le prince Sultan, en marge de ventes d’armes décidées par le gouvernement Balladur.  

via www.mediapart.fr

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