Un expert médiatique : Christian de Boissieu, économiste engagé… dans la finance – Acrimed | Action Critique Médias

Pour les journalistes, l’expert appelé à la rescousse doit répondre à plusieurs critères : efficacité (il doit être bref et concis), disponibilité (il doit habiter en Île-de-France) et orthodoxie (il doit être partisan de l’économie de marché). Les trois critères sont essentiels… et presque toujours vérifiés. Le talent – caractéristique évidemment subjective, nous y reviendrons – ne semble pas toujours nécessaire pour devenir un « bon client » [1].

Nous avions déjà observé les invitations d’économistes sur France Inter et sur France Culture pour illustrer cette situation [2]. La conclusion était sans équivoque : « Le cercle des privilégiés s’auto-entretient grâce à deux ingrédients maintes fois évoqués ici-même ou identifiés dans les travaux de la sociologie des médias : la paresse des journalistes et l’omniscience imaginaire mais revendiquée des experts. La présence médiatique des économistes vedettes devient exponentielle avec le temps : la consultation occasionnelle engendrant l’invitation occasionnelle qui, en se répétant, entraîne l’invitation régulière qui, en se reproduisant, implique inéluctablement l’omniprésence médiatique des mêmes et des semblables. »

Omniprésent

Auteur de plus de cent tribunes dans la presse depuis janvier 2005 (Le Figaro, Les Echos, Investir, Challenges…), Christian de Boissieu est souvent convié dès qu’il est question de politique monétaire, de finance, de crise économique, de politique énergétique et de macroéconomie européenne.

Sur les deux derniers mois (octobre et novembre 2010), il est passé sur BFM radio dans « Good morning business » (18 octobre, 4 novembre et 12 novembre), le matin sur Radio Classique (26 octobre), sur France Inter dans « Le téléphone sonne » et « Le carrefour de l’économie » (respectivement, 10 novembre et 12 novembre), sur la chaîne France 24 (12 novembre), sur la chaîne Public Sénat (12 novembre), sur Europe 1 chez Nicolas Demorand (30 novembre). Il a signé trois tribunes dans la presse : dans Le Figaro le 11 novembre, dans Les Echos les 2 et 18 novembre. À cela, ajoutons sa présence sur Internet, où on l’a vu notamment sur Easy bourse, « le courtier en ligne », le 13 octobre, sur le site du groupe Xerfi le 4 novembre, sur Orange.fr le 8 novembre, ou encore sur Labourseetlavie.com le 30 novembre 2010 (où il évoque sa récente participation au Small Cap Summit de Dubaï)…

À chacune de ses interventions, l’analyste devient prescripteur :

– pour une Europe libérale. Régulièrement élogieux à l’égard de la Banque centrale européenne, il défend aussi la directive Bolkestein : « Une bonne solution pour que les nécessaires convergences ne viennent pas briser l’élan européen » [3] ;

– pour la privatisation de Gaz de France : « Non, descendre au-dessous de 70 % du capital de GDF détenu par l’État ne constitue pas un crime de lèse-souveraineté. […] Non, les salariés de GDF ne sont pas menacés dans leur statut par cette opération. » (Le Figaro, 22 septembre 2006) Les salariés de France Telecom peuvent aujourd’hui en témoigner : il n’y a rien à craindre de la privatisation d’un service public… ;

– pour l’autonomie des universités :

via www.acrimed.org

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