Un employé, Rémy, de France Télécom Orange s’immole par le feu | Mediapart

C'est l'horreur. Abominable.» Sébastien Crozier, directeur de la stratégie et de l'innovation chez France Télécom Orange, élu CFE-CGC-Unsa, n'a pas de mots assez forts pour commenter le drame de Mérignac (Gironde). Mardi matin, Rémy L., un homme de 57 ans, entré chez France Télécom il y a trente ans, s'est immolé par le feu sur le parking d'un immeuble du groupe. «C'est un acte d'une extrême violence», estime Nathalie Dequeker, de Sud-PTT. Du jamais vu, dans une entreprise qui a pourtant connu entre 2008 et 2010 une vague alarmante de suicides ayant révélé un profond malaise social, sur fond de restructurations incessantes et de mobilités forcées. «L’entreprise est bouleversée, c’est le temps du choc», a commenté mardi la directrice exécutive d’Orange France, Delphine Ernotte, qui s'est rendue sur place et a promis «toute la lumière» sur le suicide. Mercredi matin, deux rassemblements des salariés étaient prévus à Bordeaux et Mérignac en hommage au suicidé.

Depuis six mois, ce fonctionnaire, Rémy L., était «préventeur»: il s'occupait des conditions de sécurité et de travail dans une unité située au centre-ville de Bordeaux. Un poste très difficile.

Mais c'est à Mérignac, sur le parking du bâtiment où il travaillait jusqu'à il y a trois ans, que ce père de quatre enfants, adhérent de la CFDT, s'est donné la mort. Ces dernières années, l'homme, qui n'aurait pas laissé de courrier expliquant son geste, avait changé de poste à plusieurs reprises.

D'après les éléments recueillis sur place par Sud-Ouest, son poste en Dordogne, département voisin de la Gironde, avait été supprimé en 2000. «Pendant dix ans, il n'avait pas été mis sur un poste pérenne. Ça l'avait beaucoup perturbé. Il a été impacté de plein fouet par ces changements de réorganisation, raconte dans le quotidien régional Florence Bordes, responsable de la CFDT.
Il ne voulait pas partir de Gironde, donc on lui proposait des missions
qui ne correspondaient pas à son niveau de qualification»
, continue la
déléguée syndicale coordinatrice pour la CFDT sur l'Aquitaine.

«Il avait vécu des mutations forcées, fait plusieurs candidatures infructueuses pour être muté dans la fonction publique», raconte Sébastien Crozier. «Cette
mobilité imposée lui avait fait vendre sa maison, il avait écrit à
plusieurs reprises à sa direction et il n'avait pas eu de réponse à ma
connaissance, comme beaucoup d'autres»
, ajoute un responsable syndical bordelais interrogé par l'Agence France-Presse.

Il y a quelques mois

via www.mediapart.fr

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