Toulouse : la bouteille à la mer d’une famille syrienne

Vendredi 30 octobre, Moraib, Fatima et leurs 3 enfants seront à la rue. La famille Abas est arrivée à Toulouse il y a 1 mois de cela. Grâce à un contact dans le quartier des Izards, ils ont pu occuper une maison désaffectée, sans eau ni électricité.

A deux pas de la Place de l'Europe…

Puis un étudiant, temporairement en déplacement, leur a généreusement prêté son studio d'une vingtaine de m2 pour 3 semaines. Dans le quartier de Compans Cafarrelli, le studio doit être récupéré, et sans solution d'ici vendredi 30 octobre, ce sera la rue pour cette famille.

Les services de l'état, qui pourraient répondre à leur demande de protection, arrivent encore à nous surprendre par des situations ubuesques dont ils ont le secret. La générosité de l'étudiant, qui ne pouvait être que provisoire, devient pour eux une situation définitive. Et comme d'autres réfugiés doivent arriver d'Allemagne, les Abas deviennent non-prioritaires dans leur demande.

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Avec le représentant de l'Association Solidarity Union, ils nous ont reçu dans ce petit studio qu'il vont devoir quitter à la fin de la semaine. Pour nous raconter leur histoire, forcément compliquée, et lancer un appel désespéré. 4 ans d'errance, à arpenter les côtes méditerranéennes, dont la source se situe en Libye.


Libye – Syrie – Liban – Algérie – Maroc – Espagne – France

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Originaire d'un village proche de Homs, en Syrie, Moraib, 36 ans aujourd'hui, s'est installé comme décorateur en Libye en 2003. En 2011, il est alors jeune marié à Fatima (25 ans aujourd'hui), avec laquelle il ont un fils, Kusai, quand la révolution libyenne éclate : en tant qu'étranger, il ne fait pas bon rester en Libye.

De retour en Syrie, le répit sera de courte durée : les exactions du pouvoir, qui monte les communautés les unes contre les autres dans cette région Sunnite entourée de Chiites, installent à nouveau la peur au quotidien. Un des frères de Moraib, haut fonctionnaire du ministère de l'intérieur, dénonce les abus du pouvoir; mais cela implique très vite la fuite vers le Liban pour les 3 générations de la famille. 98% de la population locale fera de même.

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Cherchant des solutions pour sa famille, Moraib essaie de retourner en Libye, via l'Egypte, mais y reste bloqué, et ne peut être présent à l'accouchement de sa femme, qui a la surprise de voir naître deux jumeaux, Sara et Sari.

En 2012, la famille arrive à se rejoindre à Benghazi, en Libye. Mais les faux barrages de miliciens, exécutions sommaires et kidnappings réinstallent la peur. Le matin où Moraib trouve sa voiture, devant chez lui, criblée de balles le décide à chercher la paix vers l'Algérie.

C'est à cette période que le mutisme de leur fils ainé, Kusai, inquiète ses parents.

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Ils voient plusieurs spécialistes, qui ne peuvent que leur conseiller d'aller consulter à Dubaï ou en Europe. La porte la plus courte pou

via blogs.mediapart.fr

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