The Fall of « Newsweek » – Les mille et un mensonges et erreurs du french-bashing » de Janine Di Giovanni | Les décodeurs

Pas une semaine ne passe sans que la presse anglo-saxonne y aille de son analyse sur la France, son déclin ou ses succès, ses atouts ou ses défauts. Le 3 janvier, c’est l’hebdomadaire Newsweek qui a publié un article sur le déclin de la France ("The fall of France").

L’analyse que fait la journaliste Janine di Giovanni sur les échecs et les excès de la politique menée par François Hollande n'est pas d'une grande originalité ; elle est partagée par beaucoup à droite de l’échiquier politique français.

En revanche, Mme di Giovanni – qui fonde sa légitimité sur le fait de vivre à Paris – commet un nombre incroyable d’erreurs factuelles qui ôtent une bonne part de la crédibilité de ce réquisitoire.

1/ "Depuis l'élection de François Hollande, en 2012, l'impôt sur le revenu et les contributions sociales ont atteint des sommets. Le taux supérieur atteint 75 %, et un grand nombre de gens paient 70 %."

["Since the arrival of Socialist President François Hollande in 2012, income tax and social security contributions in France have skyrocketed. The top tax rate is 75 percent, and a great many pay in excess of 70 percent."]

On ne sait pas ici si l'article parle d’impôt sur le revenu ou de cotisations sociales ; visiblement, il mélange les deux. Mais dire que le "top tax rate", le seuil maximal d’imposition, est de 75 % est faux.

Au-delà de 500 000 euros annuels, le taux marginal de l’impôt sur le revenu est de 49 %. Quant à la taxe à 75 %, elle a été censurée par le Conseil constitutionnel en tant que tranche d’imposition supplémentaire, et elle est désormais payée par les entreprises.

Enfin, dire qu’un "grand nombre" paye plus de 70 % d’impôts est, là encore, une aberration. Il est sans doute possible d’atteindre une telle proportion en additionnant impôt sur le revenu, impôt sur la fortune et cotisations sociales, mais cela ne concerne, par définition, que les plus aisés.

En 2012, on comptait moins de 300 000 contribuables assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), dont la moitié disposaient de moins de 2 millions d’euros de patrimoine.

2/ "[Ceux qui créent la croissance économique] sont tous en train de quitter la France pour exercer leurs talents ailleurs."

["As a result, there has been a frantic bolt for the border by the very people who create economic growth – business leaders, innovators, creative thinkers, and top executives. They are all leaving France to develop their talents elsewhere."]

Si la thèse des exils fiscaux massifs est rebattue par certains cercles et souvent évoquée dans la presse, aucun élément factuel ne permet à l’heure actuelle d'affirmer qu'il existe un exode massif.

Un rapport de Bercy remis à la fin de 2013 à Bernard Cazeneuve, ministre chargé du budget, invalidait cette thèse, évoquant une hausse de 1,1 % du nombre de Français établis légalement à l’étranger en 2012, contre 6 % en 2011.

Il est, en tout état de cause, difficile de discerner les raisons qui poussent des Français à quitter leur pays, et il est certain que la fiscalité n'est pas la seule cause. Enfin, nombreux sont aussi ceux qui reviennent en France…

3/ "Le problème avec le français, c’est qu’il n’existe pas de mot pour 'entrepreneur'."

[ "The problem with the French is they have no word for entrepreneur

via decodeurs.blog.lemonde.fr

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