Dans 80% des cas, les sans-abri connaissent une mort violente. Il y a les agressions, les vols… Cécile Rocca évoque également les maladies chroniques et le stress :
« Quand on vit dehors, on a peur tout le temps, quelle que soit la saison. On ne dort pas et il y a beaucoup de conséquences aux addictions aux anxiolytiques et à l'alcool pris pour canaliser l'angoisse. »
Le docteur Tan, généraliste urgentiste, travaille en maraudes de nuit :
« Le problème de l'alcool consommé par grand froid, c'est que les gens sont souvent en hypoglycémie et s'intoxiquent.
Ils ont l'impression de se réchauffer mais c'est tout le contraire : l'alcool fait chuter la température du corps. »
Pour le médecin, « plus que l'alcool, c'est le non-suivi des traitements qui est le plus problématique quand on vit à la rue ».
Les sans-abri meurent de maladies chroniques dont on ne meurt pas quand on a une vie normale. Et Cécile Rocca d'énumérer :
« Epilepsie, diabète, surinfections qui ne guérissent pas, gangrènes… »
Autres facteurs de mortalité -quoique souvent liés- : les dépressions et psychoses, très courantes chez les gens de la rue. Le psychiatre Alain Mercuel rencontre « beaucoup de gestes auto-agressifs, de tentatives de suicides et d'automutilations graves » :
« Depuis l'enquête Samenta de 2009, on sait qu'il y a quatre fois plus de dépressions à la rue que dans la population générale, dix fois plus de psychotiques…
via www.rue89.com