Saleh Muslim Mohamed : « Couper le ravitaillement de l’“EI” pour finir la guerre » | L’Humanité

Chef de la principale force de résistance politique et militaire du Kurdistan syrien, le PYD, Saleh Muslim Mohamed demande une meilleure coopération avec les forces alliées sur le terrain et accuse certaines puissances de pratiquer un double jeu dans la région.

L’intervention de la France puis de la Russie en Syrie ont-elles changé la donne sur le terrain militaire ?

Saleh Muslim Mohamed Avant toute chose, au nom du Parti de l’union démocratique kurde, je veux marquer ma solidarité au peuple de France et à son gouvernement. Et quand je dis « France », je pense au berceau des droits de l’homme. Le peuple de France a toujours lutté pour défendre ces droits fondamentaux et je veux dire aux Français que les Kurdes de Rojava (Kurdistan syrien), nous sommes dans la même tranchée, sur le même front que vous, et que notre lutte se fait au nom des mêmes valeurs humanistes. Je sais aussi que les terroristes se trompent gravement, car la France est un grand pays, une grande puissance qui saura répondre à leur défi. Et les forces démocratiques du monde entier ont répondu. Cette année, Paris a connu deux terribles attaques menées contre des civils. Le 7 janvier contre Charlie Hebdo et les attentats de vendredi. Entre ces deux dates il y a eu lieu chez nous à Kobané, alors que nous avions libéré la ville en janvier, un massacre opéré dans des circonstances similaires avec 252 civils kurdes qui ont perdu la vie. Tous ces massacres ont été perpétrés par Daech, des barbares qui foulent du pied la beauté de la vie. Mais je ne suis pas venu à Paris pour exprimer ma seule tristesse. Je suis venu ici aussi pour vous dire : nous allons venger les victimes des attentats perpétrés à Paris la semaine dernière. Car sur le terrain, nos forces militaires des YPG/YPJ (unités de protection du peuple/unités de protection de la femme) continuent d’avancer. En Irak, Sinjar a été libérée. En Syrie, Hassaké a été libérée, Kobané a été libérée, Raqqa, où se situe le centre névralgique de Daech, sera libérée… et nous sommes déterminés à poursuivre cette lutte jusqu’à ce que le dernier parmi ces barbares ait disparu de la surface de la terre…

Bien sûr, les interventions russes et françaises ont eu des conséquences. L’entrée en jeu de la Russie a produit ses effets, même si ses frappes ne se sont pas faites dans des régions qui nous concernent. Cela a desserré l’étau et désorganisé la répartition des forces de l’« État islamique » (« EI ») en Syrie et coupé des lignes entre leurs forces. Sur le champ de bataille à proprement parler, cela se solde depuis une semaine par des victoires spectaculaires. Nos filles et nos garçons ont obtenu des résultats remarquables avec la mort d’environ 500 djihadistes et la libération d’une centaine de villages au sud et au sud-est de la province d’Hassaké. À l’heure actuelle, nos combattantes et nos combattants attaquent la ville de Molebié, au sud d’Hassaké.

 

L’emploi de la force est-elle la bonne solution aujourd’hui pour lutter contre l’« EI » ?

Saleh Muslim Mohamed La vérité est simple. Si vous coupez tout pont de ravitaillement avec Daech, la guerre est terminée en une semaine. Quand je parle de ravitaillement, j’entends le pétrole mais aussi les armes et le matériel. Malheureusement, certaines puissances régionales jouent un double jeu. Des gens aux mentalités les plus archaïques du monde ont entre leurs mains des armes et des techniques ultramodernes. Certaines de ces puissances fournissent des armes à ces barbares. Je sais de source sûre

via www.humanite.fr

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