N'ayons pas peur des mots, Maximilien de Robespierre est un des plus grands hommes de l’Histoire. Si son parcours fût ponctué d’erreurs, sa mémoire fût en partie salie par les contre-révolutionnaires qui l’ont chargé du fardeau de la Terreur. Un des rédacteurs de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, défendant son application avec conviction, il était aussi favorable au suffrage universel, à l’abolition de la peine de mort et à la liberté de la presse… Un visionnaire défendant des valeurs dont nos hommes politiques feraient bien de s’inspirer aujourd’hui.
A ce titre, le dernier discours de celui que l’on surnommait « l’Incorruptible », prononcé à la Convention le 26 juillet 1794 (en intégralité ici, en version dub là – avec des ajouts du discours du 11 août 1791) est troublant tant il entre en résonnance avec notre époque.
Morceaux choisis :
11 août 1791 :
“ Et si le but de la société est le bonheur de tous, la conservation des droits de l'homme, que faut-il penser de ceux qui veulent l'établir sur la puissance de quelques individus, et sur l'avilissement et la nullité du reste du genre humain ?Quels sont donc ces sublimes politiques qui applaudissent eux-mêmes à leur propre génie, lorsque, à force de laborieuses subtilités, ils sont enfin parvenus à substituer leurs vaines fantaisies aux principes immuables que l'éternel législateur a lui-même gravés dans le coeur de tous les homes ?
Ah ! si la balance cessait d'être égale, n'est-ce pas en faveur des citoyens les moins aisés qu'elle devrait pencher ? Les lois, l'autorité publique n'est-elle pas établie pour protéger la faiblesse contre l'injustice et l'oppression ?
Par un étrange abus des mots, (…) ils ont nommé leur intérêt particulier l'intérêt général, et, pour assurer le succès de cette prétention, ils se sont emparés de toute la puissance sociale.”
26 juillet 1794
« Le cœur flétri par l'expérience de tant de trahisons, je crois à la nécessité d'appeler surtout la probité de tous les sentiments généreux au secours de la République.
Je sens que partout où on rencontre un homme de bien, en quelque lieu qu'il soit assis, il faut lui tendre la main, et le serrer contre son cœur.
Vous voulez détruire la représentation, vous qui la dégradez par votre conduite, ou qui la troublez par vos intrigues.
On a proposé dans ces derniers temps des projets de finance qui m'ont paru calculés pour désoler les citoyens peu fortunés et pour multiplier les mécontents.
On vous a dit que tout est bien dans la République : je le nie.
On se cache, on dissimule, on trompe : donc on conspire. On était audacieux, on méditait un grand acte d'oppression ; on s'entourait de la force pour comprimer l'opinion politique après l'avoir irritée ; on cherche à séduire des fonctionnaires publics dont on redoute la fidélité ; on persécute les amis de la liberté.
La contre-révolution est dans l'administration des finances. Elle a pour but (…) d'ébranler le crédit public en déshon
via www.agoravox.fr