Robert Reich : Obama doit s’inspirer de Roosevelt, et non se rapprocher du centre, par Robert Reich          

Durant les deux années qui viennent, les républicains tenteront de dépeindre Obama en libéral, adepte d’un Etat interventionniste, coupé de l’Amérique réelle, et de le rendre responsable de la persistance des difficultés économiques.

Obama ne pourra l’emporter dans ce débat en se rapprochant du centre, en se présentant en modéré, partisan d’un Etat modeste Cela n’aurait pour effet que de conforter les arguments des républicains affirmant que la question centrale est celle de la taille d’un Etat qui serait aujourd’hui surdimensionné, et que la situation économique ne pourrait s’améliorer qu’en réduisant son rôle.

Sur le terrain de jeu défini par les républicains, ils sont toujours gagnants.

Le meilleur espoir pour une réélection d’Obama dépend d’un recadrage du débat qui ferait de la question centrale le pouvoir des grandes entreprises et de Wall Street, qui leur procure un avantage économique au détriment de tous. C’est le terrain de jeu des démocrates, et il est plus pertinent aujourd’hui qu’à aucun autre moment depuis les années 1930.

Le 1% des Américains percevant les plus hauts revenus empoche aujourd’hui près du quart du total des rémunérations, et détient près de 40 pour cent de l’ensemble des richesses. Dans le même temps, un grand nombre d’Américains perdent leur maison parce que les banques ne leur permettent pas de renégocier leur dette pour cause de faillite personnelle. Et les entreprises continuent de licencier (et non de réembaucher) de plus en plus.

Avec un contrôle renforcé des républicains sur le Congrès, leurs votes à venir contre la prolongation des prestations de chômage et les programmes de soutien à l’emploi révéleront plus nettement de quel côté ils se placent. Leur tentative d’arracher une prolongation des réductions d’impôts pour les riches en inquiétant la classe moyenne par la perspective d’une hausse des impôts en apportera de nouvelles preuves. Tout comme le refus de divulguer leurs sources de financement lors des campagnes électorales.

L’exemple politique pertinent aujourd’hui n’est pas celui de Bill Clinton en 1996, mais celui de Franklin D. Roosevelt en 1936.

Lors des élections de 1936, la Grande Dépression entrait dans sa huitième année. Roosevelt était président depuis quatre ans. Il a pourtant remporté la plus grande victoire électorale depuis la naissance du système des deux partis, dans les années 1850. Pour quelle raison ?

FDR a déplacé le débat sur les insuffisances de son bilan en dénonçant l’irresponsabilité de ses adversaires. Il martelait encore et encore, de quel côté il était, et de quel côté ils étaient. Les républicains sont synonymes de « monopoles industriels et financiers, de spéculation, et de banques irresponsables, » répétait-il sans cesse.

via contreinfo.info

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