10 heures, ce mercredi 19 juin. Dans le Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand, berceau des Michelin, 200 personnes traversent la ville et manifestent contre « l'austérité » à l'appel de la CGT, de la FSU et du syndicat étudiant l'UNEF. En tête du cortège, des « Bib », salariés du numéro deux mondial des pneumatiques, sous le choc des 700 suppressions d’emplois annoncées chez les collègues du nord, à Joué-les-Tours en Indre et Loire. À l'arrière, quelques jeunes et beaucoup de retraités venus dire leur hostilité à une nouvelle réforme des retraites à la veille de l'ouverture de la grande conférence sociale, ce jeudi 20 juin où le sujet sera âprement débattu.
C'est ici, dans cette manifestation – où « la honte d'être si peu nombreux sur des questions sociales majeures » gagne les rangs clairsemés –, que Roger, « un rouge de l'éternel », cégétiste, communiste, nous fixe rendez-vous. Il se présente le front dégoulinant de sueur, non pas à cause des quelques kilomètres qu'il vient de parcourir sous la chaleur mais à cause de son âge, 63 ans en avril dernier. « Mon corps est en train de me dire stop. Je marche cinq minutes et je finis essoufflé », explique-t-il en s'excusant. Avant de reprendre sa respiration pour entonner en chœur le refrain qui tourne en boucle : « Hollande, si tu continues, la classe ouvrière te bottera le cul. Pour les jeunes, du boulot. Pour les vieux, du repos. »
Du repos. Voilà le rêve de Roger. Ce devrait être
via www.mediapart.fr