Cause/effet du colonialisme européen, planétaire, le "racisme", pour la première fois exprimé à grande échelle dans les premiers temps de ce colonialisme, avec les Conquistadors espagnols dans les Amériques, du Sud et centrale, se développerait exponentiellement, dans l'ombre de cette appropriation du monde et des choses, sans avoir eu d'antériorité et de conditions. D'autant que, dans l'Antiquité, les peuples conquérants ne connaissent pas et ce sentiment, et ce discours, et ses présupposés structurels. Or, de cette différenciation valorisation/dévalorisation systématisée, ordonnée selon des généralités, des "groupes", il y a bien une antériorité, avec, outre les stratifications sociales, comme dans l'Inde aryenne, l'attribution de qualités et défauts, à priori, aux membres de tel ou tel groupe, et des règles qui régissent rigidement les rapports entre les membres de ces groupes, parce qu'ils appartiennent à tel ou tel groupe. C'est le "racisme social". Si l'Inde aryenne lui a donné sa première, conséquente et multi-millénaire expression, c'est en Europe de l'Ouest (après l'effondrement de l'Empire Romain au sein duquel, dans ces territoires, pour la première fois, le racisme social a été exprimé dans une loi de séparation des individus, par "l'interdiction de mariage entre…"), qu'il va devenir une loi permanente de structuration et de développement des communautés, quelle que soit leur taille, sous l'égide de clercs, agents de contrôle de. C'est pourquoi dans cette nouvelle édition de l'ouvrage qui, initialement, a été publié sous le titre "Du racisme social en France et par extension dans le monde", cette parution a fait évoluer et le contenu (presque le double), et le périmètre de ce racisme social, avec "Du racisme social en Europe et…", parce que c'est bien, et dans cette Europe si originale et dangereuse, et, en son sein, dans quelques pays qui se feront les champions de cette volonté, qu'il faut mesurer l'étendue des dégâts, et de leurs conditions. Et si la "mondialisation" existe et existe telle qu'elle existe, avec sa laideur, ses violences, ses logiques identiques reproduites, c'est que l'Europe lui en a fourni et continue de le faire, soit directement, soit via ses "descendants" coloniaux devenus, "américains", "colombiens", etc, les références et le sens de. En tant que réponse, "révolutionnaire", tout projet décolonial doit faire l'état des lieux des moyens, des outils, des objectifs, de ce racisme social en tant que théorie(s) & pratique(s). Pour paraphraser le titre d'un ouvrage de Viviane Forrester, le monde découvre ce que peut être l'horreur… européenne, l'horreuropéenne, en tant que, précisément, "économie". Il faut ouvrir les yeux sur une violence désormais évidente et généralisée : celle que les Nazis incarnaient, jusqu'à l'extrême, y compris contradictoire, à savoir l'esclavage/extermination, des "élites", comme les Brahmanes du système aryen, l'ont repris à leur compte, en la "modérant", c'est-à-dire sans camps d'extermination – pour l'instant. Mais l'ordre social nazi, aryen, reste leur projet et référence – et pour cela, les "producteurs" et les "intouchables" doivent accepter que leurs conditions soient ce qu'elles sont, toujours plus médiocres, et c'est un euphémisme. Il y a des Indigènes et des Indiens dans nos villes – pour des cow boys, des Conquistadors et des colons, autrement dit, des gardiens de troupeaux. Et c'est pourquoi dans nos Etats de droit, on ne devrait pas s'étonner que des individus, peu connus pour leur progressisme, se disent favorables à faire des animaux des "sujets de droit", puisqu'ils considèrent déjà comme tels certains humains. "Où en sommes-nous ?", la question est toujours pertinente. Et, hélas, nous en sommes là.