C'est dans l'édition du 10 juillet 2018 que vous trouvez cette page ainsi présentée : "Dans l'armée ou en entreprise, en montagne ou en politique, un leader possède des qualités indispensables pour entraîner les hommes et les femmes à sa suite. Exemplarité, courage dans l'adversité, capacité à mobiliser les énergies… C'est sur ce thème du leadership que plusieurs personnalités avaient été invitées, en 2017, à s'exprimer lors d'un débat organisé par l'Ecole de guerre (institution qui forme les officiers) et The Boson Project (cabinet de conseil spécialisé dans la transformation des organisations). Devant un parterre de cadres dirigeants, chacun a donné sa vision et son témoignage de ce qui fait d'un chef un leader. Nous publions la synthèse de quelques-unes de ces interventions." En lisant cette publication, dont la page a été mémorisée, au cas où elle disparaîtrait mystérieusement, vous êtes ainsi projeté(s) au coeur de l'élite française, européenne, mondiale. Nous sommes censés avoir à faire aux meilleures têtes pensantes, en France. Pour un "philosophe-consultant", pas gêné, celui-là aussi, pour s'auto-baptiser, "philosophe", le chef dirigeant est avant tout celui qui a du charisme, mais loin d'être un bloc de certitude, il "doute", mais le sieur Pépin ne doute pas de ce qu'il croit plutôt que ce qu'il pense – puisqu'il n'est même pas parvenu au stade de l'interrogation, pourtant fondamentale. En effet, qu'est, que serait, un bon dirigeant qui ne se pose pas des questions, et les bonnes questions ? ! Avec ce Pépin, il doute et c'est déjà beaucoup. Pour un écrivain aventurier (sic!), le "chef", autrement dit le bon dirigeant pour M. Tesson, est celui qui sait donner confiance – ce qui devrait vous avancer énormément, puisque vous ne saviez pas que le bon dirigeant ne donne pas, non, l'absence de confiance. Autrement dit, le bon est bon. Circulez, il n'y a rien à voir. Pour un Général, le bon dirigeant/chef est celui qui se dépasse dans les circonstances, un individu qui répond à la question. Diantre ! Il y a bien des questions, et le bon dirigeant y répond. Décidément, le bon est bon. Un "Frère Doyer" est le premier à introduire une précision précieuse, à savoir que le chef est un individu qui est capable de nouer et d'entretenir une relation de respect avec autrui. Ouf, nous sommes sauvés ! Non, son "respect" l'empêchera de vouloir nous supprimer, quoique son intention première aurait pu être de. Le chef a des limites, "éthiques". Réjouissons nous de la bonne nouvelle. Avec un rabbin, habitué à jouer collectif, la Bible est convoquée, avec Moïse, bègue. Par nécessité et par volonté divine, voilà un chef qui s'associe, organise l'organisation, prend en compte les autres, juifs. Au moins, nous voilà avec un chef pour qui les autres existent et ne sont pas seulement des ombres. Mais, hélas, ce chef est communautariste, dirait-on aujourd'hui. On peut parier que ce type de chefs rencontrera des problèmes avec les autres peuples, les autres chefs… Pour un écrivain, professeur de littérature, Aristote fait autorité, et un chef est un sujet de vertu, un modéré. A Pau, on l'appellerait l'homme du milieu, dans tous les sens du terme. Il faut dire que, à notre époque, ce milieu-centre, supposé "modéré" a le vent en poupe. Evidemment, on n'évoquera pas le problème de la modération aristotélicienne, alors qu'il défendait un esclavage, ontologique, naturel, qui a coûté cher aux Grecs. Pour un contre-amiral, un bon dirigeant/chef/commandement est un aimant ! Et, lui, le manager, les aime tellement qu'il leur demande de pouvoir mourir, et, s'ils le font, il les aimera encore, et les honorera. On penserait lire un pensum de tous les dirigeants militaires mondiaux, effectivement français, ces "durs", comme ceux qui ont tant envoyé d'hommes à la mort en 14-18, y compris via un peloton d'exécution, ou en 1940, par la trahison des hommes et du pays. Mais que voulez-vous, la religion du Sacrifice est sacrée, et elle a ses exigences principielles. Quant à l'ultime intervenante, une "philosophe" encore ! (que de philosophes à notre époque, sans la moindre oeuvre qui justifie de !), le bon dirigent est un expert en motivation – ce qui complète idéalement l'intervention précédente, puisque, pour envoyer des hommes à la mort, encore faut-il, oui, trouver les mots justes. Pour cela, elle cite des "grands hommes" (sans respecter son propre adage selon lequel il faut tenter de ne pas penser comme les autres…), et les concernant, elle affirme qu'ils étaient guidés par une voix intérieure. Bref, "Dieu", la "Providence", guidait, téléguidait, leurs décisions et leurs actions, et, parce qu'ils étaient des agents de Dieu, ils étaient motivants et bons. Avec cette intervenante, au moins, ce problème est réglé. Dès lors, comment s'étonner que la France actuelle soit une "démocratie" en régression, au regard de ce qu'était la "démocratie" athénienne, si de telles têtes pensantes vous ramènent à un niveau intellectuel qui précède l'existence et l'action, socratique, l'interrogation, civique, totale, et sa répercussion platonicienne, que ce soit dans les Dialogues comme dans la création de l'Académie, comme dans l'action politique platonicienne. La question de la relation et de la connaissance du Bien, par et pour "le bon dirigeant" n'est pas énoncée, ni traitée. Comiquement, toute l'approche de la problématique est "idéaliste", au mauvais sens du terme. Mais comment s'en étonner ? ! Ce que montre, démontre, Socrate, Platon, c'est que
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