Extinction de voix. Des atermoiements et bourdes de MAM autour de la révolution tunisienne à la crise diplomatique au Mexique, en passant par le pénible souvenir de la visite du Libyen Kadhafi à Paris en 2007, l’exécutif français patauge sur la scène internationale. L’opposition, mais aussi des diplomates qui refusent de porter la responsabilité des «déboires» de Nicolas Sarkozy, descendent aujourd’hui en flammes sa politique étrangère.
Où est passée la voix de la France? «A l’Ouest!», moque Jean-Christophe Cambadélis, chargé de l’international au PS, qui parle, comme Jean-Marc Ayrault, d’un «naufrage de la diplomatie française». Pour Arnaud Montebourg, candidat à la primaire socialiste, c’est, avec la répression ultra-violente en Libye, «la médiocrité de la diplomatie française» qui saute aux yeux. «Il est clair que la diplomatie française n’existe plus, on confond les contrats et la diplomatie et c’est pour ça que la France se rétrécit dans le monde», renchérit la première secrétaire du PS, Martine Aubry.
Mais qu’entendre par «diplomatie»? Le Quai d’Orsay, souvent zappé par l’Elysée – son secrétaire général, Claude Guéant, et le conseiller diplomatique de Sarkozy, Jean-David Levitte -, le président de la République, le corps diplomatique? Des diplomates répondent à cette question, dans une tribune au Monde de ce mercredi. C’est le chef de l’Etat que ce groupe baptisé «Marly», pointe du doigt, sous couvert d’anonymat, le taxant «d’amateurisme» et «d’impulsivité», lui reprochant d’agir selon des «préoccupations médiatiques à court terme». «La politique suivie à l’égard de la Tunisie ou de l’Egypte a été définie à la présidence de la République sans tenir compte des analyses de nos ambassades», écrivent-ils.
«Tribune rédigée dans un salon chic de Paris»
La présidente du FN, Marine Le Pen, y a vu le signe que «la maison "France" est en train de vaciller.» «Tract politique», balaie, sur France Info, le conseiller spécial de Sarkozy, Henri Guaino, qui borne ces critiques à un débat préélectoral: «la campagne a commencé» pour 2012. Le groupe Marly? «Qui sont-ils? De jeunes ambitieux qui cherchent des places, des diplomates retraités aigris?» Déplorant «l’anonymat» de la tribune, le patron de l’UMP, Jean-François Copé, évoque «une espèce de règlement de comptes».
«Ce n’est pas une tribune, même rédigée dans un salon chic de Paris qui me fera changer d’avis», balance Laurent Wauquiez, assurant d’un «travail en confiance entre le Quai d’Orsay et l’Elysée». Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes défend sa collègue, Michèle Alliot-Marie, qui n’était pas, hier, du voyage gouvernemental en Tunisie, le premier depuis la chute de Ben Ali: elle s’y rendra bientôt, promet celui qui est allé à Tunis avec… Christine Lagarde.
Si les maladresses et mensonges de la ministre des Affaires étrangères sur son séjour tunisien, sont encore fustigés, tout comme
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