L’aspect le plus saillant de la biographie du général Puga est son appartenance à la mouvance catholique intégriste, ce qu’il n’a d’ailleurs jamais caché. Il est le fils du colonel Hubert Puga qui rejoignit les généraux putschistes d’Alger en avril 1961, fut condamné à cinq ans de prison avec sursis et exclu de l’armée française (une notice biographique très complète a été publiée lors de sa mort en 2010 dans Le Bulletin des amis de Raoul Salan). Un de ses frères, Denis, est abbé à Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris, une église affiliée à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui se qualifie de « traditionaliste », mais qui est communément appelée « intégriste » et qui refuse les décisions du Concile de Vatican II. Les enfants du général Puga – il en a onze – sont presque tous passés par des écoles privées liées à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (notamment Saint-Bernard, à Courbevoie), et leurs baptêmes et mariages ont été célébrés à Saint-Nicolas du Chardonnet.
Les généraux Puga et Bruno Dary © Jean-Marc Tanguy
Un des intimes de la famille Puga est un autre militaire, Bruno Dary, qui a fini sa carrière comme gouverneur militaire de Paris en 2012 et qui, une fois qu’il eut quitté son uniforme, s’est lancé dans le soutien aux militants de La manif pour tous, le collectif d’associations opposé au mariage homosexuel et à l’homoparentalité. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, en juin 2013, le Lys noir, un groupe d’extrême droite, a appelé à un coup d’État afin de renverser l’actuel pouvoir, en proposant les noms de trois militaires pour diriger le pays : les généraux Puga, Dary et Pierre de Villiers (l’actuel chef d’état-major des armées).
Même si ces officiers n’avaient rien à voir avec cet appel, qu’ils l’ont dénoncé sans ambages et que leurs convictions républicaines n’ont jamais été prises en défaut, leurs patronymes ne s’étaient pas retrouvés en tête de junte par hasard.
« Aujourd’hui, une grande partie des chefs militaires français appartient à la mouvance catho intégriste », affirme l’ancien adjoint de Puga, qui estime qu’il a eu à pâtir de cette tendance, lui qui était athée et divorcé. « Comme l’institution militaire a beaucoup perdu de son prestige depuis la Seconde Guerre mondiale, le recrutement à Saint-Cyr est devenu extrêmement restreint et se fait de manière disproportionnée au sein de familles très traditionalistes. Or ces gens sont sectaires et carriéristes. Ils s’appuient entre eux. »
Un officier de réserve, expert des questions de défense, relativise ce point de vue, en même temps qu’il en confirme un des aspects : « Le profil catho-intégriste est très minoritaire, pas plus de 10 %, et il n’est pas très bien vu dans l’armée, contrairement à ce que l’on pense, car ce sont des types qui emmerdent tout le monde et donnent une mauvaise image de l’institution. Mais il est vrai qu’ils sont surreprésentés au sommet car ils connaissent les ficelles, notamment parce qu’ils sont issus de famil
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